mardi, janvier 31, 2006

Algérie: 45,6 milliards de dollars d'exportations d'hydrocarbures en 2005, selon le ministre de l'Energie

ALGER (AP) -- Les exportations algériennes d'hydrocarbures ont atteint en 2005 le montant record de 45,6 milliards de dollars (37,7 milliards d'euros), selon le ministre algérien de l'Energie Chakib Khelil, qui a précisé que ce résultat était en hausse de 45% par rapport à l'année précédente.

En volume, les exportations ont atteint 145 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2005 contre 137 millions de TEP en 2004, soit une hausse de 6,2%, a observé samedi le ministre en expliquant que cette croissance était due notamment à l'augmentation des exportations de pétrole brut (+9%) et de gaz naturel (+13%).

Chakib Khelil a attribué ces résultats à un relèvement des productions mais aussi à une hausse des prix internationaux qui a porté le cours du Sahara Blend algérien à une moyenne de 54,4 dollars le baril en 2005 contre 38,5 dollars en 2004.

La production algérienne de pétrole a atteint 1,4 million de barils/j en hausse de 6,5% alors que la production de gaz a augmenté de 9%. En 2005, le secteur a été aussi marqué par neuf nouvelles découvertes d'hydrocarbures, dont six par la compagnie pétrolière algérienne, Sonatrach, et les autres par les compagnies étrangères activant en Algérie.

Le secteur des hydrocarbures qui fournit 97% des recettes en devises de l'Algérie a bénéficié, l'an passé, d'un investissement global de cinq milliards de dollars dont 1,28 milliard ont été financés par les partenaires étrangers. AP

"La rentabilité des sociétés pétrolières est amoindrie en Bolivie, en Argentine et au Venezuela"

"La rentabilité des sociétés pétrolières est amoindrie en Bolivie, en Argentine et au Venezuela"

Emmanuel Dubois-Pèlerin, directeur en charge des matières premières chez Standard and Poor's, explique que les récentes évolutions politiques en Amérique Latine pèsent sur les comptes des sociétés pétrolières, en particulier sur ceux du groupe espagnol Repsol-YPF, qui a dû revoir à la baisse de 25% ses estimations de réserves en hydrocarbures.

Pourquoi les changements politiques en Amériques Latine pèsent-ils sur la production des sociétés pétrolières?

En Amérique Latine, si le Brésil et le Chili sont préservés des turbulences, des changements politiques importants ont eu lieu en particulier au Venezuela, en Bolivie et en Argentine. Les évolutions politiques en Amérique Latine ont lieu depuis 2002 et se sont fortement accentuées au Venezuela et en Bolivie en 2005, ayant notamment un impact sur le secteur de l'extraction d'hydrocarbures.

Ainsi, en Bolivie, le gouvernement a augmenté les royalties sur l'extraction d'hydrocarbures de 18% à 50%, accroissant ainsi la part de la rente qui revient à l'Etat ; le nouveau gouvernement parle même de nationalisation. Au Venezuela, les changements juridiques intervenus ont tranformé obligatoirement les contrats existants en joint-ventures entre l'Etat et les sociétés étrangères majoritairement détenues par le premier. Enfin, en Argentine, en plusieurs étapes depuis 2002, le gouvernement a mis en place des taxes à l'export et un plafond sur les prix intérieurs du gaz naturel et des produits pétroliers raffinés. Par conséquent, la rentabilité des sociétés pétrolières en est nettement amoindrie dans ces pays.

Tous les groupes pétroliers sont donc concernés...

Dans les trois cas, toutes les sociétés pétrolières étrangères opérant dans ces pays sont concernées. Mais c'est la société espagnole Respol-YPF qui est la plus impactée, car sa production est concentrée à 85% en Amérique Latine. Outre le durcissement fiscal, les modifications juridiques ont pesé sur les réserves prouvées du groupe. Celles-ci ont été réduites de 60 millions de barils équivalent pétrole en raison de la décision du gouvernement argentin de mettre en place une société pétrolière nationale (Enarsa). En effet, cette société pourrait reprendre - à leur échéances - des licences d'exploitations accordées aujourd'hui aux sociétés privées.

Ces phénomènes de nationalisation peuvent-ils prendre de l'ampleur?

Non, nous n'attendons pas à ce stade d'autres changements politiques dans ces pays, concernant les hydrocarbures. En tout état de cause, dans l'analyse des sociétés pétrolières européennes, ce phénomène n'est pas systémique et concerne surtout Repsol-YPF.

Source : La Tribune

dimanche, janvier 29, 2006

Le pétrole, cause nationalisée?

e forum social mondial de Caracas
Le pétrole, cause nationalisée?
Le modèle chaviste a été beaucoup débattu.

Par François MEURISSE
samedi 28 janvier 2006



Caracas de notre correspondant

«Le peuple demande la nationalisation des hydrocarbures et la voix du peuple est la voix de Dieu, nous allons la respecter.» Ainsi s'exprimait Evo Morales au lendemain de sa victoire à la présidentielle bolivienne le 19 décembre. Jeudi, la compagnie nationale d'hydrocarbures annonçait la «récupération» par l'Etat de deux raffineries appartenant au brésilien Petrobras. Paradoxe : à Caracas, les altermondialistes sud-américains se grattent la tête sur la question de la nationalisation des hydrocarbures et du modèle chaviste.

Que les populations bénéficient des revenus du pétrole ou du gaz, très bien. Mais quid du modèle économique ? Le débat a lieu dans le bâtiment de PDVSA, l'entreprise nationale pétrolière vénézuélienne. «On vante la "nouvelle PDVSA sans putschiste" [à l'hiver 2002, une grève pétrolière menée par l'opposition avait tenté de faire tomber Chavez], et c'est sûr qu'on utilise plus intelligemment les revenus pour financer des programmes sociaux. Mais à l'intérieur, seuls les dirigeants ont changé, pas le système : les contrats se décident en haut et on espère que les prix du baril vont monter», s'emporte le syndicaliste José Bodas.

Au nom de l'intégration sud-américaine, le gouvernement Chavez fournit de l'or noir à prix bradé à quatorze pays caribéens ainsi qu'à l'Uruguay. Mais les entreprises étrangères sont toujours présentes dans le pays et, depuis le 1er janvier, tous les nouveaux projets sont mixtes : PDVSA-multinationale. Pour Pablo Hernandez, professeur à l'université Yacambú au Venezuela, on continue à s'arranger avec les grands groupes, toujours indispensables : «Petrobras et Shell ont payé leurs impôts de 2001-2004 (23,7 et 13 millions de dollars)... mardi dernier.» Dalton Santos, syndicaliste brésilien, stigmatise l'absence de vision des gouvernements des pays pétroliers. «La réalité, c'est la fin du pétrole tout court. Et personne n'en parle sur le continent.» Pas plus que de la question environnementale. Dans les pays andins, principaux détenteurs d'hydrocarbures, on entend profiter de la manne, et le développement d'alternatives est remis aux calendes grecques.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=354839

Bolivie : Une affaire d’hydrocarbures

Le 18 décembre 2005 avaient lieu des élections présidentielle et législatives anticipées en Bolivie. Le résultat est connu et est encore largement commenté. Le candidat de la gauche, leader du Mouvement au socialisme, Evo Morales, l’a emporté haut la main avec près de 54% des suffrages dés le premier tour.
par Frédéric Lévêque
17 janvier 2006

La Bolivie va donc être gouvernée pour la première fois par un indigène aymara. Nombreux sont les journalistes à avoir insisté sur cette identité ethnico-sociale du nouveau président. Il s’agit en effet d’une première dans un pays pourtant composé à majorité par les peuples indigènes quechuas, aymaras et guaranis. Cette victoire électorale est le fruit logique de la volonté de changement radical exprimée par les nombreuses et importantes mobilisations sociales qui ont secoué le pays andin et amazonien depuis le début du siècle.

C’est en 1985, deux ans après le « retour à la démocratie », que la Bolivie est entrée de plein pied dans le néolibéralisme. Ce processus agressif de privatisations et de libéralisation bénéficiera d’un relatif consensus au sein de la population, les discours semant l’illusion que les capitaux privés étrangers apporteraient avec eux le développement et le bien-être. Après plus de quinze ans de bradage du pays, les illusions se sont progressivement évanouies face à la dure réalité. Le patrimoine public avait été vendu, le niveau de vie ne s’était pas amélioré - le taux de pauvreté au niveau national est de 58,6% et atteint 90% à la campagne - et la croissance promise n’était pas au rendez-vous.
C’est à partir de 2000 et de ladite guerre de l’eau de Cochabamba - la population de la ville força le gouvernement à expulser la transnationale Bechtel, qui contrôlait les services d’eau potable et des égouts de la ville - que s’imposent avec force et durablement les mouvements sociaux sur la scène politique et sociale. Des mobilisations émergera ce qui est décrit comme la « nouvelle gauche indigène ». Sa figure la plus emblématique est Evo Morales, leader syndical des cocaleros, les cultivateurs de coca, plante traditionnelle des Andes. Il arrive second à l’élection présidentielle de juin 2002 et son parti-mouvement - le Mouvement au socialisme (MAS) - fait une entrée en force au Parlement.

De toutes les crises qui déstabiliseront le pays, ladite guerre du gaz est certainement l’épisode-clé. En octobre 2003, la volonté du gouvernement et du consortium transnational LNG Pacific d’exporter le gaz bolivien vers le Mexique et la Californie via un port chilien déclenche une nouvelle rébellion qui, malgré les dizaines de morts de la répression, prendra, au bout de quinze jours de manifestations et de blocages de routes, la forme d’une insurrection qui poussera le président Gonzalo Sanchez de Lozada à la fuite, direction les Etats-Unis d’où de nombreux collectifs aimeraient le rapatrier pour pouvoir le juger pour ses crimes.

Jouant le jeu de la légalité institutionnelle, les mouvements sociaux laissent le Parlement désigner un successeur. C’est le vice-président démissionnaire et ancien journaliste Carlos Mesa qui prend les commandes du pays. Il s’engage à respecter l’ « agenda d’octobre » des mouvements sociaux : l’organisation d’un référendum sur l’exportation du gaz, l’adoption d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures et la mise en place d’une assemblée constituante pour refonder le pays. La question des hydrocarbures et de leur contrôle par des transnationales pèsera sur toute la présidence de Mesa dont l’engagement à respecter l’ « agenda d’octobre » ne fera pas longtemps illusion. Il sera forcé de démissionner en juin 2005 face à un nouveau blocage du pays par les mouvements sociaux.

Il serait utile d’aborder dans ces pages le projet qu’entend développer le nouveau gouvernement, cette volonté de « décoloniser l’Etat », de construire, selon les mots du nouveau vice-président et ancien guérillero Alvaro Garcia Linera, « un modèle socialiste avec un capitalisme bolivien ». Mais plus que le débat autour de l’éternel dilemme « réforme ou révolution » et du projet qu’entend mettre en œuvre « el Evo », tous attendent les premières mesures que le gouvernement prendra lors de son entrée en fonction. L’attitude du « Wait and See » prévaut tant dans les capitales occidentales qu’au sein des mouvements sociaux. Il est certain que de micro-conflits éclateront rapidement dés l’entrée en fonction du nouveau président car les attentes sont énormes et tout une franche radicalisée du mouvement social le regarde avec méfiance même s’ils célèbrent cette victoire électorale. Morales va devoir rapidement adopter une série de réformes marquant la rupture avec le passé, s’il veut aller au bout de son mandat. A Washington et dans les capitales européennes, certaines inquiétudes se sont exprimées quant au sort des investissements des entreprises pétrolières, étant donné que la revendication de nationalisation des hydrocarbures s’est généralisée dans le pays au cours des dernières mobilisations. Même si le président élu s’est déjà déplacé pour garantir aux chefs de gouvernements et aux entreprises pétrolières comme Petrobras, Repsol, Total et Shell qu’il n’y aura pas d’expropriations, on assistera probablement à un renforcement du contrôle de l’Etat de l’exploitation et de la commercialisation des hydrocarbures ainsi qu’à une augmentation de la pression fiscale sur les entreprises étrangères présentes dans le pays. Pour ce faire, Morales bénéficiera du soutien de Fidel Castro et d’Hugo Chavez qui furent les hôtes de ses deux premiers voyages en tant que président élu. Une officialisation de ce que le Comandante Chavez appelle « l’axe du bien ».

mercredi, janvier 25, 2006

"Le pétrole pourrait atteindre 82 dollars si l'Iran stoppe ses exportations"

"Le pétrole pourrait atteindre 82 dollars si l'Iran stoppe ses exportations"

Pour Moncef Kaabi, directeur de la recherche et responsable des matières premières chez Ixis CIB, les marchés pétroliers pourraient subir un nouveau choc si l'Iran bloque la totalité de ses exportations. Dans ce cas, les réserves stratégiques de pétrole permettraient de tenir seulement quelques mois. L'impact en Europe et en France serait significatif.

latribune.fr- Quelle est la réelle menace que l'Iran fait peser sur les marchés pétroliers?

Moncef Kaabi- L'Iran a déjà demandé à l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de diminuer sa production d'un million de barils par jour (mbj). Si les exportations sont simplement freinées, l'impact sera moindre. Mais si l'Iran supprime toutes ses exportations, les conséquences seront bien plus graves. Cela provoquerait un manque de 2,7 mbj sur les marchés. Un déséquilibre de l'offre et de la demande entraînerait une tension sur les cours du pétrole qui pourraient atteindre jusqu'à 82 dollars dans le pire des cas.

Y a-t-il un moyen d'absorber une telle baisse?

Les pays producteurs sont déjà au maximum de leur capacité de production. Des pays comme l'Arabie Saoudite et le Koweit pourraient compenser une baisse de production de 1,5 mbj. Mais si l'Iran supprime ses exportations, l'OPEP n'aura aucune possibilité de compenser ce manque. L'AIE (Agence internationale de l'énergie) sera obligé d'utiliser les stocks stratégiques, dont la moitié est aux Etats-Unis. Ces stocks situés outre-Atlantique sont estimés à 2 milliards de barils. Toutefois, l'utilisation de ces réserves ne peut être que temporaire.

L'Iran a-t-il commencé à agir?

L'Iran a déjà commencé à envoyer certains signaux. Il semble qu'il a déjà affrété des tankers en Asie pour gérer personnellement ses exportations. Une partie de ses avoirs dans les banques étrangères aurait également été transférée vers l'Asie. C'est un signe fort. L'Iran veut éviter de subir de nouvelles sanctions financières. Lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988, NDLR), les avoirs iraniens en occident avaient été gelés.

Si l'Iran supprime ses exportations, quels pays seraient les plus touchés?

Sur les 2,7 mbj que l'Iran exporte, 1,6 mbj sont exportés vers l'Asie. Cette région serait donc la plus touchée. Mais elle pourrait être épargnée par l'Iran surtout s'il transfère ses avoirs là-bas. L'Europe serait également touché avec 0,8 mbj d'importation de pétrole iranien. La France ne subirait aussi des conséquences non négligeables puisqu'elle importe 0,15 mbj de pétrole iranien. En tous les cas, les Etats-Unis ne seraient pas touchés puisque l'Iran n'y exporte pas de pétrole.

Se dirige-t-on vers un troisième choc pétrolier?

Si l'Iran supprime ses exportations, les conséquences seront très graves. Le marché pétrolier se trouvera dans une situation jamais vue. Pour la première fois, il subira un double choc. Depuis 2004, le marché pétrolier subit un choc de demande en raison des énormes besoins des pays asiatiques, notamment de la Chine. Mais si l'Iran stoppe ses exportations, le marché sera également confronté à un choc du côté de l'offre en raison d'une limitation de la production.

lundi, janvier 23, 2006

Après Shell, Repsol abaisse ses estimations de réserves prouvées

Le numéro un espagnol du pétrole a revu à la baisse de 25% ses réserves prouvées, en raison de nouvelles législations sur hydrocarbures en Amérique Latine, où il est très présent, et principalement en Bolivie, en Argentine et au Vénézuela. Le titre a été suspendu à la Bourse de Madrid.

Repsol est dans la tourmente. Le numéro un espagnol du pétrole vient d'annoncer qu'il révisait à la baisse de 25% ses estimations de réserves prouvées en hydrocarbure.

Ce qui correspond à une baisse de 1,25 milliard de barils d'équivalent pétrole (bep).

Ce remaniement n'est pas sans rappeler le scandale créé par Royal Dutch Shell, il y a deux ans, lorsque le groupe anglo-néerlandais avait annoncé une révision à la baisse de ses réserves prouvées, suscitant une véritable défiance de la part des marchés financiers.

Pourtant, dans le cas de Repsol, la cause du problème semble différente, même si l'impact sur les marchés devrait se faire sentir rapidement. En effet, le groupe espagnol, très présent dans les pays d'Amérique Latine, souffre de nouvelles législations sur le pétrole et les ressources naturelles, en Bolivie, en Argentine et au Venezuela. Des pays dont la situation politique a d'ailleurs récemment évolué, avec une montée en puissance d'un sentiment "anti-impérialiste" qui passe notamment par une volonté de reprendre en main les richesses nationales.

Ainsi, en Bolivie, le groupe a été obligé de revoir à la baisse ses réserves prouvées en gaz, en raison d'une nouvelle législation sur les hydrocarbures dans ce pays. Concrètement, la nouvelle loi bolivienne a porté à 50% les impôts et royalties sur la production d'hydrocarbures. Le nouveau ministre bolivien des hydrocarbures, Andres Soliz, a d'ailleurs annoncé lundi qu'il allait immédiatement enregistrer les réserves de gaz et de pétrole du pays comme nationales, mettant de fait en doute la possibilité pour Repsol d'enregistrer comme siennes ses réserves boliviennes, qui constituent environ 26% de ses réserves totales...

Par ailleurs, en Argentine, la réduction des réserves représente 41% de la baisse, soit 509 millions de bep, en raison d'une incertitude sur le renouvellement de concessions. Enfin, au Venezuela, qui représente 4,7% de la révision des réserves de Repsol YPF, ce réajustement est dû "à la migration des contrats existants à la faveur d'accords pour la constitution d'entreprises mixtes avec" le groupe public vénézuélien PDVSA.

"Bien qu'il soit trop tôt pour avancer de nouvelles prévisions actualisées, nous ne prévoyons pas que ces révisions puissent avoir un impact négatif sur la stratégie de la compagnie pour les prochaines années", rassure toutefois Repsol dans un communiqué.

Reste que le groupe donnera une nouvelle estimation de ses réserves dans le monde à la fin février et espère que "cela ne donnera pas lieu à des ajustements supplémentaires significatifs".

De quoi susciter l'inquiétude des investisseurs et sans doute faire monter encore un peu plus la pression sur les prix du pétrole, qui risquent déjà d'atteindre des sommets avec la crise iranienne (voir interview ci-contre). Le titre a été suspendu ce matin à la Bourse de Madrid. Le cours a repris en milieu d'après-midi pour clôturer à 8,23% à 22,74 euros.

Cet article est issu du site La Tribune.fr (www.latribune.fr).

lundi, janvier 09, 2006

Bolivie : appel aux investissements de TOTAL et de la Chine

Par Elisabeth Studer le 9 janvier 2006


Après Cuba, avec qui il a signé des accords de coopération en matière de santé, et le Vénézuela, qui lui fournira pour 150 millions d'euros par an de carburant en échange de produits agricoles, le président élu bolivien, Evo Morales, effectue une tournée en Europe.

En visite en France, samedi, il a souhaité que le groupe français Total poursuive ses investissements gaziers dans son pays. De son côté, Jacques Chirac a plaidé pour l'obtention d'un cadre juridique sûr. Vers la mi-décembre, le nouveau président bolivien avait annoncé que suite à son élection, son gouvernement n'allait ni exproprier ni confisquer les concessions pétrolières aux mains de 26 compagnies étrangères opérant en Bolivie dont Total fait partie.

Au premier jour de sa visite en Chine, dimanche, Evo Morales, a également proposé aux entreprises pétrolières d'investir en Bolivie. Le 5 janvier, la Chine s'était dite prête à renforcer sa coopération amicale avec la Bolivie dans les différents domaines, y compris celui de l'énergie.


- I – Relations entre la Bolivie et la France

Jacques Chirac a reçu samedi le nouveau président élu de Bolivie. Evo Morales, qui a fait campagne sur la nationalisation du secteur des hydrocarbures, a exprimé le souhait que les investisseurs étrangers poursuivent leurs investissements en Bolivie, citant Total. "Nous avons besoin des investisseurs pour construire des routes et des infrastructures", a-t-il dit.

Le Président Français a quant à lui souligné qu'"il était important de veiller pour les investisseurs étrangers à la sécurité du cadre juridique", précisant que la Bolivie pouvait compter sur une vraie coopération de la France. Il a par ailleurs indiqué qu'un membre du gouvernement se rendrait à la Paz pour l'investiture de M. Morales.

Le président Chirac a dit également souhaiter développer la coopération bilatérale, assez faible, laquelle s'appuie essentiellement sur un contrat de désendettement-développement de 20 millions d'euros concentré sur la santé.

II - Implantation de TOTAL en Bolivie

En novembre 2004, le gouvernement bolivien avait précise que Total avait l'intention de rester en Bolivie, malgré l'adoption attendue d'une nouvelle loi renforçant la présence de l'Etat dans le secteur gazier. Les représentants de l'entreprise avaient confirmé la découverte significative de gaz dans le lot Incahuasi X-1, dans le sud-est de la Bolivie, sur le permis Ipati où Total est présent .

Total Bolivia, filiale de Total, est l’opérateur du bloc Ipati avec une participation de 80 %. Son partenaire est la société argentine Tecpetrol, les deux sociétés étant également détentrices dans les mêmes conditions, du bloc d’Aquio, adjacent au permis d’Ipati.


Présent dans ce pays depuis 1996, le Groupe a découvert en 1999 le champ gazier d’Itau dont il est opérateur avec une participation de 41 %. Total est également partenaire à hauteur de 15 % des champs de San Alberto et de San Antonio dont les productions alimentent en gaz le Brésil depuis 1999 et l’Argentine depuis 2004.


III – La Bolivie et l'Europe

L'UE insiste, tout comme Jacques Chirac sur le maintien de la sécurité juridique.

Le futur chef d'Etat -qui prendra ses fonctions ce 22 janvier- maintient une certaine ambiguïté sur le sujet. En effet, le 4 janvier, le responsable international du parti Izquierda Unida (Gauche unie) d'Espagne indiquait que le nouveau chef d'Etat bolivien avait expliqué qu'il n'allait «pas nationaliser la production d'hydrocarbures mais seulement demander une participation de l'Etat, avec de nouveaux contrats». Le même jour, Evo Morales disait à la presse espagnole: «L'Etat bolivien exercera le droit de propriété. Oui, nous allons nationaliser, mais cela ne signifie pas confisquer. Les entreprises ont le droit de faire des bénéfices, mais équilibrés.»

Le 5, à Bruxelles, Evo Morales a rencontré le Haut représentant européen pour la politique étrangère, qui a, pour sa part, souligné l'importance de la «sécurité juridique» des investissements étrangers en Bolivie et d'un «environnement de stabilité», précisant que si les décisions d'Evo Morales étaient compatibles avec le droit, il serait soutenu par l'UE».

Enfin, les Pays-Bas ont offert à La Paz leur “expérience en matière de partenariat public- privé dans la gestion du gaz ainsi qu'une assistance dans les technologies gazières».

IV– Précisions sur le cadre juridique lors de la visite en Chine

Au premier jour de sa visite en Chine, dimanche, le président bolivien a souligné souhaiter reprendre le contrôle des hydrocarbures en passant de "contrats à risques partagés à des contrats de services".

"Dans le contrat de risques partagés, les Boliviens, nous sommes propriétaires des hydrocarbures dans le sous-sol et les entreprises à la superficie. Ce que nous proposons dans les nouveaux contrats c'est que la Bolivie soit propriétaire à la fois du sous-sol et du sol, M. Morales garantissant aux entreprises qui accepteraient "sécurité juridique" et "bénéfices normaux".

Si les entreprises ne souhaitaient pas changer de type de contrats, l'Etat bolivien se dit prêt à prendre toutes les mesures nécessaires. Selon lui, les autorités chinoises se sont montrées prêtes à collaborer dans le nouveau cadre légal proposé.

V – Relations diplomatiques entre la Bolivie et la Chine

Le président bolivien a proposé aux entreprises pétrolières chinoises de venir investir en Bolivie dans le cadre de la nationalisation du secteur des hydrocarbures, selon les règles du jeu définies par la nouvelle norme juridique et dans différents domaines tels que l'énergie, le secteur minier, l'agriculture.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé quant à lui, le 5 janvier que la Chine était prête à renforcer sa coopération amicale avec la Bolivie dans les différents domaines, y compris celui de l'énergie.

En réponse à une question sur un éventuel accord de coopération énergétique, le ministre a indiqué que la Chine et la Bolivie maintenaient de bonnes relations de coopération et que la Chine désirait intensifier la coopération réciproquement bénéfique avec la Bolivie à différents niveaux

Bolivie et les hydrocarbures

Selon Merrill Lynch, la Bolivie représente pour le pétrolier espagnol 3% du capital investit (n’est pas comprise la part de Repsol dans Andina, consortium qui détient environ un quart des réserves prouvées boliviennes) ou encore 26% de ses réserves prouvées (y compris Andina).

Plus qu’un lieu de forte production, la Bolivie est donc surtout un lieu d’investissements dans une branche recherchée, le gaz, et proche de gros consommateurs que ce soit au Nord ou au Sud des Amériques.

Outre Repsol, les analystes de la banque d’affaires ont ainsi noté que le gaz bolivien représentait 11% des réserves prouvées de BG, 8% de celles de Total ou encore 2% de celle de BP. Le marché a sur-réagi hier. Certains analyste parlaient de réaction émotive.

Des intervenants cités par les agences, soulignaient que Repsol avait très bien pu s’entendre avec Hugo Chavez au Venezuela...
En fait, au-delà du nom du vainqueur, ce sont les incertitudes politiques qui perturbent les intervenants.

Repsol YPF, cinquième européen du secteur, est par ailleurs souvent présenté comme une cible potentielle de rachat. L’action du pétrolier a évolué cette année dans le sillage du brut et a pris 28% depuis le début 2005 (45% à son maximum annuel en septembre).




Rédigé par: elisa | 20 déc. 05 15:13:48


A lire également sur RISAL

Bolivie : la seconde bataille pour la nationalisation du gaz

http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=1480



Rédigé par: SUEZ | 20 déc. 05 15:15:31


Impact egalement pour SUEZ dès janvier 2005


Le 13 janvier 2005, après 3 jours de mobilisation des habitants de El Alto, le président bolivien a émis un décret par lequel il met fin à la concession de 30 ans accordée à la transnationale Suez des Eaux. Il s’agit d’une nouvelle victoire du peuple bolivien dans sa lutte pour récupérer le contrôle public sur ses ressources naturelles.



Rédigé par: REVISION Ts contrats !! | 21 déc. 05 15:17:26


Bolivie: Morales annonce une révision de tous les contrats sur les hydrocarbures
mercredi 21 décembre 2005, 11h04

MADRID (AFP) - Le président élu de Bolivie, Evo Morales, a annoncé une révision de tous les contrats d'exploitation d'hydrocarbures passés avec les multinationales, dans des entretiens aux quotidiens espagnols parus mercredi.

"Les contrats sont illégaux et anticonstitutionnels, il y a des clauses qui leur octroient un droit de propriété à la sortie des puits. Il faut les réviser car ils sont nuls en droit", a déclaré le dirigeant socialiste bolivien au quotidien El Pais.

"Les hydrocarbures appartiennent à l'Etat" et les compagnies "peuvent être partenaires mais non propriétaires", a également indiqué M. Morales au journal libéral El Mundo.

"En outre, les contrats ont été signés lorsque le baril de brut coûtait 18 ou 19 dollars (US), alors qu'il est aujourd'hui à plus de 60 dollars. Tous les contrats seront révisés et les multinationales doivent le comprendre. La Bolivie doit profiter de ses ressources gazières qui seront la base de la nouvelle croissance économique du pays", ajoute M. Morales.

Le président bolivien assure toutefois que les compagnies pétrolières pourront continuer à travailler en Bolivie. "Notre gouvernement leur garantira leur retour sur investissements et leurs bénéfices, mais dans un cadre équilibré, pas comme maintenant où elles reversent seulement 18% de royalties à l'Etat", déclare-t-il.

Evo Morales a précisé au quotidien conservateur ABC qu'à son initiative, "l'Etat bolivien contrôlera la propriété (des gisements) et 50% de la production".



Rédigé par: IMPACT sur TOTAL / Elisa | 7 janv. 06 20:03:40


Chirac exprime à Morales sa préoccupation pour les investissements étrangers
---------------------------------------------------
PARIS, 7 jan 2006 (AFP)
Le président français Jacques CHIRAC a assuré samedi le président élu BOLIVIEN Evo Morales du soutien de la France mais a aussi rappelé SON SOUCI que les INTERETS ECONOMIQUES français soient préservés en Bolivie par le nouveau gouvernement de gauche.

M. Morales a été reçu pendant 45 minutes par le président français au palais de l'Elysée, dans le cadre de la tournée internationale qu'il effectue avant de prendre officiellement ses fonctions le 22 janvier.

Aux côtés de 25 compagnies gazières et pétrolières multinationales, le groupe pétrolier français TOTAL est présent dans cette nation andine qui détient les secondes réserves de gaz naturel du sous-continent, derrière le Venezuela.

M. Chirac a rappelé à M. Morales qu'il "il était important de veiller pour les investisseurs étrangers à la sécurité du cadre juridique", a rapporté l'Elysée.

Selon une source diplomatique, le président élu bolivien a soulevé le cas de TOTAL, en exprimant le souhait que le groupe français CONTINUE à INVESTIR en Bolivie.

Evo Morales a déclaré à la presse qu'il remerciait M. Chirac pour son "soutien et sa solidarité" afin de "trouver les solutions aux graves problèmes sociaux" que connaît la Bolivie, et "en particulier les peuples indigènes".

Cet ancien syndicaliste s'est félicité du "RESPECT" que le président français a montré selon lui "pour la véritable révolution démocratique et culturelle que nous voulons mener dans notre pays".

"Je ne me sens plus seul aujourd'hui, je sens que j'ai un soutien international", a déclaré Evo Morales dont les relations avec les Etats-Unis s'annoncent très tendues. "Je suis ravi de cette relation privilégiée avec l'Europe, nous sommes des peuples proches, nous sommes des peuples frères", a-t-il ajouté.

Il s'est déjà rendu à Cuba, au Venezuela, en Espagne et aux Pays-Bas. après Paris et doit poursuivre sa tournée en Chine, en Afrique du sud et au Brésil.

De son côté, M. Chirac s'est dit "très heureux de voir le premier représentant de la nation indienne prendre la responsabilité de président de la Bolivie", selon l'Elysée.

"Je souhaite qu'il y ait entre la Bolivie et la France une relation forte et fraternelle. Vous pouvez compter sur une vraie COOPERATION DE LA FRANCE", a ajouté le chef de l'Etat.

Il a indiqué qu'un membre du gouvernement se rendrait à la Paz pour l'investiture de M. Morales.

Enfin le président Chirac a souhaité développer la coopération bilatérale, assez faible, qui s'appuie essentiellement sur un contrat de désendettement-développement de 20 millions d'euros concentré sur la santé.



Rédigé par: IMPACT sur TOTAL / Elisa | 7 janv. 06 20:04:17


Chirac exprime à Morales sa préoccupation pour les investissements étrangers
---------------------------------------------------
PARIS, 7 jan 2006 (AFP)
Le président français Jacques CHIRAC a assuré samedi le président élu BOLIVIEN Evo Morales du soutien de la France mais a aussi rappelé SON SOUCI que les INTERETS ECONOMIQUES français soient préservés en Bolivie par le nouveau gouvernement de gauche.

M. Morales a été reçu pendant 45 minutes par le président français au palais de l'Elysée, dans le cadre de la tournée internationale qu'il effectue avant de prendre officiellement ses fonctions le 22 janvier.

Aux côtés de 25 compagnies gazières et pétrolières multinationales, le groupe pétrolier français TOTAL est présent dans cette nation andine qui détient les secondes réserves de gaz naturel du sous-continent, derrière le Venezuela.

M. Chirac a rappelé à M. Morales qu'il "il était important de veiller pour les investisseurs étrangers à la sécurité du cadre juridique", a rapporté l'Elysée.

Selon une source diplomatique, le président élu bolivien a soulevé le cas de TOTAL, en exprimant le souhait que le groupe français CONTINUE à INVESTIR en Bolivie.

Evo Morales a déclaré à la presse qu'il remerciait M. Chirac pour son "soutien et sa solidarité" afin de "trouver les solutions aux graves problèmes sociaux" que connaît la Bolivie, et "en particulier les peuples indigènes".

Cet ancien syndicaliste s'est félicité du "RESPECT" que le président français a montré selon lui "pour la véritable révolution démocratique et culturelle que nous voulons mener dans notre pays".

"Je ne me sens plus seul aujourd'hui, je sens que j'ai un soutien international", a déclaré Evo Morales dont les relations avec les Etats-Unis s'annoncent très tendues. "Je suis ravi de cette relation privilégiée avec l'Europe, nous sommes des peuples proches, nous sommes des peuples frères", a-t-il ajouté.

Il s'est déjà rendu à Cuba, au Venezuela, en Espagne et aux Pays-Bas. après Paris et doit poursuivre sa tournée en Chine, en Afrique du sud et au Brésil.

De son côté, M. Chirac s'est dit "très heureux de voir le premier représentant de la nation indienne prendre la responsabilité de président de la Bolivie", selon l'Elysée.

"Je souhaite qu'il y ait entre la Bolivie et la France une relation forte et fraternelle. Vous pouvez compter sur une vraie COOPERATION DE LA FRANCE", a ajouté le chef de l'Etat.

Il a indiqué qu'un membre du gouvernement se rendrait à la Paz pour l'investiture de M. Morales.

Enfin le président Chirac a souhaité développer la coopération bilatérale, assez faible, qui s'appuie essentiellement sur un contrat de désendettement-développement de 20 millions d'euros concentré sur la santé.