mercredi, octobre 17, 2007

La Libye : bientôt un important pays producteur de gaz

La Libye : bientôt un important pays producteur de gaz
Par Elisabeth Studer le 12 août 2007


Décidément, Nicolas Sarkozy a tout de même été bien "inspiré" de faire les yeux doux à la Libye.

Alors que le pays gouverné par Khadafi est déjà un important pays membre de l'Organisation des pays Exportateurs de pétrole, la Libye annonce désormais qu'elle va rapidement devenir un important pays producteur de gaz.

Voilà qui pourrait également intéresser la Suisse .... qui mine de rien, importe "discrètement" plus de 50 % de ses besoins en hydrocarbures ... de Libye.


Le secrétaire du comité de direction de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), Dr Choukri Ghanem, a souligné ce mercredi que la Libye comptera au rang des plus grands pays producteurs de gaz avec la mise à exécution de son vaste programme de prospection et de production gazière.

La NOC a procédé ce même jour dans la capitale libyenne, à la présentation de 41 périmètres proposés pour un prochain appel d'offres (la quatrième du genre) pour la prospection et le partage de la production gazière aux compagnies intéressées.

Une douzaine de contrats seront attribués pour la prospection des 41 blocs en mer et dans les bassins de Syrte (Nord), de Ghdamess (Ouest), de Mourouk (Sud) et de Benghazi (Nord-Est), sur une surface totale de 72.500 km2. La superficie des périmètres proposés ce mercredi aux compagnies intéressées va de 1.800 à 10.300 km2. Ces blocs seront attribués aux compagnies adjudicataires le 9 décembre prochain.

Pour Dr Ghanem, cette opération revêt une grande importance, "parce qu'elle constitue la première opération portant essentiellement sur le gaz et non sur le pétrole comme ce fut le cas lors des précédents appels d'offres de prospection et de partage de production". Il a précisé que l'importance des périmètres présentés est en rapport avec leurs grandes potentialités en gaz, qui varient entre 70 et 120 milliards de pieds cubes de gaz.

« La Libye se distingue par sa position géographique et par sa proximité du marché européen avide de gaz et d'énergie. Il existe une grande possibilité, après les prochaines opérations de prospection auxquelles se livreront diverses sociétés, que la Libye devienne un pays très important dans le domaine de l'extraction, de la production, de l'industrialisation et de l'exportation du gaz", a déclaré le secrétaire du comité de direction de la NOC.

La Libye possède des réserves de gaz naturel estimées à 1.314 milliards de m3, tandis que les réserves pétrolières prouvées sont estimées à 36 milliards de barils, selon les chiffres officiels de l'Opep. La Libye qui produit 1,7 million de barils par jour pourrait receler beaucoup plus de brut et de gaz, car seul le quart du territoire est couvert par des accords de prospection et de production.

Les experts prévoient que la Libye réalisera une augmentation substantielle de sa production de pétrole pour atteindre 3 millions de barils par jour à l'horizon 2010-2012.

Si la Libye est si courtisée, c’est qu’elle reste le deuxième producteur d’Afrique (derrière le Nigeria), même si l’Angola devrait lui ravir cette place. Si la Libye n’a pas l’intention de céder la National Oil Corporation (NOC) au privé, la compagnie publique exploitant les réserves d’hydrocarbures privilégie les partenariats avec des groupes étrangers.

En avril, elle a signé un projet de coopération avec le géant américain de la chimie Dow Chemical. Le 29 mai, trente-trois ans après son départ de Libye, le britannique BP a passé avec la NOC un accord d’un montant de 900 millions de dollars pour la prospection de gaz dans le désert libyen.

A la fin de l'année 2006, le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil avait indiqué que Sonatrach – l'opérateur pétrolier national algérien – devait se développer à l'international. L'objectif du gouvernement algérien serait de permettre à Sonatrach d'être fortement présente dans les pays voisins comme le Niger, la Libye, le Mali pour explorer et exploiter les champs pétroliers. Le ministre Khelil a par ailleurs ajouté que les bassins pétroliers de ces pays étaient souvent une continuité de bassins pétroliers algériens.

L'Algérie souhaite également utiliser son réseau de gazoducs et d'oléoducs pour transporter le pétrole et le gaz de ces pays, estimant que dans deux ou trois siècles, les ressources pétrolières algériennes pourraient s'amoindrir, et que l'implantation de Sonatrach dans ces contrées voisines pourraient garantir les importations.

Sources : PANAPRESS, AFP, Le Quotidien d'Oran