dimanche, mars 16, 2008

Petit à petit les Pétroeuros pourraient remplacer les Pétrodollars

Petit à petit les Pétroeuros pourraient remplacer les Pétrodollars
Par Pepe Escobar
Asia Time Online, le 21 février 2008
article original : "Slouching towards Petroeurostan"

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C'était une affaire discrète, très confidentielle, mais après presque trois années de délais bloquants et interminables, c'est finalement arrivé. Maintenant, plus que jamais, cela pourrait aussi annoncer un tremblement de terre géo-économique, un coup potentiellement rude pour l'hégémonie du dollar américain.

La bourse iranienne du pétrole — la première bourse du pétrole, du gaz et des produits pétrochimiques de la République Islamique, et la première au sein de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) — a été inaugurée dimanche dernier par le Ministre du Pétrole iranien Gholam-Hossein Nozari, flanqué du Ministre de l'Economie et des Finances Davoud Danesh Ja'fari, l'homme qui dirigera cette bourse.

Officiellement, Bourse Internationale Iranienne du Pétrole (IIPE — Iranian International Petroleum Exchange), beaucoup, en Iran et dans le Golfe Persique, la connaissent sous le nom de Bourse de Kish, d'après l'île de Kish, une zone franche (déclarée par le Shah) dans un cadre idéal de laissez-faire : de nombreux immeubles d'appartements et de galeries marchandes hors taxes, aucun méga-portrait de Khomeyni et des hordes de jeunes mariés en lune de miel qui viennent acheter des appareils électroménagers fabriqués en Europe.

Selon Nozari, les transactions, à ce stade précoce, se feront dans la devise iranienne, le rial, mettant fin à la spéculation qui a couru dans le monde entier que cette bourse commencerait ses échanges en euro. L'ambassadeur iranien auprès de la Russie, Gholam-Reza Ansari, a déclaré que "dans le futur, nous pourrons utiliser la devise russe, le rouble, pour nos échanges". Il a ajouté que "la Russie et l'Iran, deux producteurs principaux de l'énergie mondiale, devraient encourager les transactions de pétrole et de gaz dans diverses devises autres que le dollar, libérant le monde de son esclavage vis-à-vis du dollar".

Le premier vice-Premier ministre de la Russie, Dimitri Medvedev, a déclaré la semaine dernière que "le rouble deviendra de facto l'une des devises de réserve régionales".

L'ouverture de cette bourse est ce que les Iraniens appellent juste la première phase. Au bout du compte, elle est destinée à faire directement concurrence à la Bourse Internationale du Pétrole de Londres (IPE — International Petroleum Exchange) et à la Bourse Marchande de New York (NYMEX — New York Mercantile Exchange), toutes deux possédées par des grosses entreprises américaines (depuis 2001, le NYMEX appartient à un consortium qui inclut BP, Goldman Sachs et Morgan Stanley). Ce que l'Iran projette de faire à long terme est assez osé : affronter directement la domination anglo-américaine par l'intermédiaire de grosses entreprises d'énergie et des grandes banques sur le commerce international du pétrole.

Beaucoup de choses sont déjà nécessaires pour assurer le succès de cette bourse dans sa première phase. D'autres membres de l'OPEP, et en particulier les voisins de l'Iran, les pétro-monarchies du Golfe Persique, doivent la soutenir ou du moins en "comprendre le sens général".

Il est sensé que les membres de l'OPEP soutiennent une alternative à la fois au NYMEX et à l'IPE, qui exercent un monopole de fait sur le marché du pétrole et du gaz. Les intérêts de ces dernières ne s'alignent pas toujours sur ceux des pays producteurs. De nombreux contrats liés au pétrole iranien ou saoudien, par exemple, sont toujours indexés sur le prix du brent britannique de la Mer du Nord, dont la production en déclin est dans sa phase terminale.

Mohammed Javed Asemipour, alors directeur exécutif en charge d'établir la bourse de Kish, en 2005, a indiqué la direction envisagée de cette bourse. Les contours qu'Asemipour a soulignés restent inchangés : la bourse commencera à échanger des contrats de produits pétrochimiques et, ensuite, ce que tout le monde attend vraiment avec impatience : le brut peu soufré de la Mer Caspienne. Cette bourse ne sera pas de style iranien, mais "une bourse internationale, complètement intégrée dans l'économie mondiale". Le but ultime est très ambitieux : la création d'un prix de référence pétrolier du Golfe Persique.

Aujourd'hui, le Ministre Nozari concède que la part de l'Iran dans le commerce mondial du pétrole est encore très faible. C'est là que la Bourse entre en jeu, en étant la solution pour éliminer les intermédiaires. Tout le monde dans le business du pétrole sait que les prix élevés du pétrole ne sont pas vraiment dus à l'OPEP — qui fournit 40% du brut mondial — ou aux "menaces d'al-Qaïda". Les principaux profiteurs sont les intermédiaires — les "traders" pour le dire poliment, les "spéculateurs" pour le dire de façon plus crue.

Les priorités immédiates du Ministre du Pétrole sont d'attirer les investissements étrangers vers le secteur l'énergie, dont l'Iran a grand besoin, et d'étendre son carnet d'adresse d'acheteurs de pétrole. L'Iran — comme tant de pays en développement — ne veut pas dépendre des firmes occidentales qui font le commerce du pétrole, telles que Philip Brothers (possédée par Citicorp), Cargill or Taurus. Enron — jusqu'à sa débâcle — en était l'une des plus profitables. Certaines compagnies pétrolières — telles que Total et Exxon — commercent le pétrole directement sous leurs propres noms.

L'empire contre-attaquera
L'ouverture de la bourse pétrolière iranienne arrive à un moment où l'avenir du dollar américain, en tant que devise mondiale dominante, est mis en doute comme rarement auparavant.

Lors du Forum Economique Mondial à Davos, le mois dernier, le méga-spéculateur George Soros a souligné que le monde était à la fin de l'ère du dollar et qu'une "faillite du système" pourrait nous tomber dessus. Le 8 février à Dubaï, le Secrétaire-Général Abdulhah al-Badri a déclaré au Middle East Economic Digest dont le siège se trouve à Londres, que l'OPEP pourrait passer à l'euro d'ici une dizaine d'année. L'Iran et le Venezuela — soutenus par l'Equateur — font campagne au sein de l'OPEP pour que le prix du pétrole soit au moins déterminé dans un panier de devises et, selon le président actuel de l'OPEP, Chakib Khelil, les ministres des finances de l'organisation se rencontreront bientôt pour discuter en profondeur de cette possibilité. Selon le Ministre du Pétrole irakien, Hussein al-Shahristani, une commission "soumettra à l'OPEP sa recommandation sur un panier de devises dans lesquelles les membres de l'OPEP échangent".

Certes, il n'y a aucune indication pour l'instant que l'allié ultra-prudent des Etats-Unis, l'Arabie Saoudite, accepterait d'encourir la colère de Washington en soutenant une telle manœuvre. Mais en ce qui concerne l'Iran, le deuxième plus gros exportateur de l'OPEP, il n'échange plus le moindre baril de pétrole en dollar. Donc, ce n'est pas une petite quantité qu'ils échangent dans d'autres devises. Selon Nozari, le revenu pétrolier de ce pays atteindra 43 milliards d'euros entre le 20 mars prochain et la fin de l'année.

En décembre 2007, l'Iran a converti tous les paiements de ses exportations de pétrole dans d'autres devises. Il vend désormais du pétrole au Japon en yen — ce pays d'Extrême-Orient, la deuxième économie du monde, est le premier importateur de pétrole iranien et l'Iran est le troisième plus gros fournisseur du Japon. Ce qui est inquiétant pour le dollar, c'est que d'autres producteurs de pétrole se préparent à suivre l'exemple de l'Iran. Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad bin Jassim al-Thani a déjà annoncé que le minuscule émirat riche en pétrole abandonnerait le dollar pour le riyal qatari avant l'été. Il y a aussi une forte possibilité que les Emirats Arabes Unis passent à leur propre devise.

Alors que la bourse de Kish prend de la vitesse, des quantités croissantes d'échanges de pétrole et de gaz auront lieu dans un panier de devises — et, de plus en plus, le dollar américain perdra son statut suprême. Quelques analystes du Proche-Orient s'attendent à ce que les pétro-monarchies du Golfe mettent fin à l'indexation de leur devise sur le dollar plus tôt que l'on pense — certains disent dès cet été, alors que leur or noir s'échangera de moins en moins en dollar. L'économiste iranien Hamid Varzi souligne que "l'effet psychologique" de l'éloignement de l'Iran par rapport au dollar "encourage les autres à faire pareil".

Les officiels iraniens ont toujours maintenu que Washington a menacé d'interrompre les échanges pétroliers de ce pays — au moyen d'un virus en-ligne, d'une tentative de changement de régime ou même d'une frappe nucléaire préventive unilatérale. Il est certain que des analystes défendent l'idée selon laquelle la force du dollar, de la même manière que la livre britannique auparavant, est le reflet de la force militaire de ces pays et c'est elle qui la maintienne.

D'un autre côté, le possible succès de cette bourse pourrait être crucial pour annoncer la puissance évanescente des Etats-Unis, dans un monde qui évolue vers la multipolarité. Les Saoudiens et les pétro-monarchies du Golfe Persique ont déjà décidé de réduire leurs détentions de dollars. Washington, tôt ou tard, devra peut-être payer en euro ses importations de pétrole et de gaz.

Il ne faut pas s'étonner que le Président vénézuélien Hugo Chavez soit diabolisé à ce point par Washington, alors qu'il répète que l'empire du dollar est en train de tomber. Le Ministre des Affaires Etrangères saoudien, le Prince Saoud al-Faiçal, a concédé, lors du dernier sommet de l'OPEP à Riyad, que le dollar s'effondrerait si l'OPEP décidait de passer à l'euro ou à un panier de devises. Lors de l'interruption d'une réunion — avec le microphone ouvert par erreur — le Prince Saoud a dit : "Mon sentiment est que la moindre mention que les pays de l'OPEP étudient la question du dollar aura à elle seule un impact mettant en danger les intérêts de ces pays. Il se trouvera des journalistes qui sauteront sur ce point et nous ne voulons pas que le dollar s'effondre au lieu de faire quelque chose de bon pour l'OPEP".

La question à mille milliards de dollars est si, et quand, la plupart des importateurs européens et asiatiques de pétrole pourraient se précipiter vers la bourse pétrolière iranienne. Les membres de l'OPEP, de même que les producteurs de pétrole de la Caspienne pourraient être inévitablement séduits par les avantages de vendre [leur production] à Kish — dépourvue des intermédiaires tant redoutés. Les Européens, les Chinois et les Japonais y verront aussi des bénéfices s'ils peuvent acheter le pétrole en euro, en yen ou même en yuan — ils n'auront pas besoin de dollars américains — et les mêmes choses s'appliquent à leurs banques centrales.

Il suffirait de quelques exportateurs majeurs de pétrole qui passent du dollar à l'euro — ou au yen — pour détruire la tutelle du pétrodollar. Le Venezuela, la Norvège et la Russie sont tous prêts à dire au-revoir au pétrodollar. La France soutient officiellement un rôle plus fort pour l'euro sur le commerce international du pétrole.

Il se pourrait que la route soit encore longue, mais, à la fin, l'émergence, à Kish, d'un nouveau marqueur pétrolier en euros conduira au pétroeuro sur le marché mondial du pétrole. L'Union Européenne importe beaucoup plus de l'OPEP que les Etats-Unis et 45% des importations du Proche-Orient proviennent de l'UE.

Le symbolisme de la bourse pétrolière iranienne est saisissant : il montre que l'éloignement du dollar est irréversible — et que, plutôt tôt que plus tard, la capacité de Washington à lancer des guerres à crédit sera en diminution. Mais à ce stade précoce dans ce jeu, une seule chose est certaine : l'empire contre-attaquera.

(Copyright 2008 Asia Times Online Ltd, traduction JFG-QuestionsCritiques. All rights reserved.)

mercredi, octobre 17, 2007

Algérie : rapprochement avec la Libye ... et son pétrole

Algérie : rapprochement avec la Libye ... et son pétrole
Par Elisabeth Studer le 2 décembre 2006

Si la Libye était encore récemment montrée du doigt, le pays dirigé par Kadhafi semble de plus en plus reprendre du poids sur la scène internationale ... ses ressources pétrolières se révélant pleine d'intérêt...

Ainsi si la presse française évoque la possibilité de ventes de rafales par Dassault en Libye, c'est désormais l'Algérie qui se rapproche du gouvernement libyen.


I – Visite du ministre algérien du Commerce en Libye


Le ministre algérien du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, effectuera à partir de dimanche une visite officielle de trois jours en Libye, à l'invitation de son homologue libyen Tayeb Essafi Tayeb.

M. Djaâboub doit prendre part à une manifestation économique internationale sous le thème "le projet de la Libye 2006 pour le progrès et la construction de l'avenir".

Cette visite s'inscrit dans le cadre de la coopération entre l'Algérie et la Libye dans les domaines économique et commercial, ainsi que des discussions et des concertations autour des voies de renforcement et de développement des relations bilatérales.

II – L'Algérie mise sur le pétrole libyen

Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil a récemment indiqué que Sonatrach – l'opérateur pétrolier national algérien – devait se développer à l'international. L'objectif du gouvernement algérien serait de permettre à Sonatrach d'être fortement présente dans les pays voisins comme le Niger, la Libye, le Mali pour explorer et exploiter les champs pétroliers.

Le ministre Khelil a par ailleurs ajouté que les bassins pétroliers de ces pays étaient souvent une continuité de bassins pétroliers algériens.

L'Algérie souhaite également utiliser son réseau de gazoducs et d'oléoducs pour transporter le pétrole et le gaz de ces pays, estimant que dans deux ou trois siècles, les ressources pétrolières algériennes pourraient s'amoindrir, et que l'implantation de Sonatrach dans ces contrées voisines pourraient garantir les importations.

Si Chakib Khelil en parle dès aujourd'hui, il se pourrait bien que l'échéance soit plus proche.

III – Découverte de nouveaux gisements en Libye

La compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé à la mi-novembre la découverte de deux nouveaux gisements pétroliers, le premier par la société Zeituna opérant au nom de la NOC et les sociétés américaine occidental et australienne OMV sur le Bloc 74 situé au sud-ouest du Bassin de Syrte (centre de Libye).

Selon les première statistiques, le pétrole découvert dans ce nouveau puits, qui se trouve à 42 km au nord du puits de Zella, est de qualité supérieure, à une profondeur de 5.032 pieds. Les expériences réussies d’exploitation ont révélé une capacité de production de 50.000 barils de pétrole brut par jour.

La deuxième découverte a été faite, selon la même source, par la société allemande RWI-DBA sur le Bloc 193 dans le Bassin de Syrte. Les analyses de surfaces effectuées sur ce puits ont révélé des profondeurs entre 4.214 et 4.244 pieds pour une production de 41.000 barils de pétrole par jour.

La NOC a lancé en août dernier un troisième round d’appel d’offres international de prospection, de partage et de production de pétrole en Libye dont les résultats seront proclamés le 20 décembre prochain, tandis que la signature des contrats de prospection et de partage de production pétrolière est prévue au cours de la seconde quinzaine de janvier 2007.

Le premier round de l’appel d’offres relatif à six périmètres au large des côtes et neuf terrestres, qui s’est déroulé le 30 janvier 2005, avait été remporté par un consortium composé de deux compagnies, l’américaine Occidental Petrolium Corporation et l’émiratie Al-Liwa.

Le deuxième appel d’offre portant sur 44 périmètres off-shore et on- shore a été remporté en octobre 2005 par 17 sociétés pétrolières internationales du Japon, d’Indonésie, de Chine, des Etats-Unis, de France, de Norvège, d’Inde, de Russie, de Grande-Bretagne, de Turquie et d’Italie.

Depuis la levée de l’embargo qui lui était imposé jusqu’en 1999, la Libye aspire à la revitalisation du secteur de l’énergie dans le cadre d’un plan stratégique de libéralisation de son économie et la promotion du processus de développement.

Les experts prévoient que la Libye, qui produit actuellement environ 1,4 million de barils de pétrole par jour, réalisera une augmentation substantielle de sa production d’un million de barils par jour à l’horizon 2010.

Sources : AFP, le Quotidien d'Oran, Panapress

La Libye : bientôt un important pays producteur de gaz

La Libye : bientôt un important pays producteur de gaz
Par Elisabeth Studer le 12 août 2007


Décidément, Nicolas Sarkozy a tout de même été bien "inspiré" de faire les yeux doux à la Libye.

Alors que le pays gouverné par Khadafi est déjà un important pays membre de l'Organisation des pays Exportateurs de pétrole, la Libye annonce désormais qu'elle va rapidement devenir un important pays producteur de gaz.

Voilà qui pourrait également intéresser la Suisse .... qui mine de rien, importe "discrètement" plus de 50 % de ses besoins en hydrocarbures ... de Libye.


Le secrétaire du comité de direction de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), Dr Choukri Ghanem, a souligné ce mercredi que la Libye comptera au rang des plus grands pays producteurs de gaz avec la mise à exécution de son vaste programme de prospection et de production gazière.

La NOC a procédé ce même jour dans la capitale libyenne, à la présentation de 41 périmètres proposés pour un prochain appel d'offres (la quatrième du genre) pour la prospection et le partage de la production gazière aux compagnies intéressées.

Une douzaine de contrats seront attribués pour la prospection des 41 blocs en mer et dans les bassins de Syrte (Nord), de Ghdamess (Ouest), de Mourouk (Sud) et de Benghazi (Nord-Est), sur une surface totale de 72.500 km2. La superficie des périmètres proposés ce mercredi aux compagnies intéressées va de 1.800 à 10.300 km2. Ces blocs seront attribués aux compagnies adjudicataires le 9 décembre prochain.

Pour Dr Ghanem, cette opération revêt une grande importance, "parce qu'elle constitue la première opération portant essentiellement sur le gaz et non sur le pétrole comme ce fut le cas lors des précédents appels d'offres de prospection et de partage de production". Il a précisé que l'importance des périmètres présentés est en rapport avec leurs grandes potentialités en gaz, qui varient entre 70 et 120 milliards de pieds cubes de gaz.

« La Libye se distingue par sa position géographique et par sa proximité du marché européen avide de gaz et d'énergie. Il existe une grande possibilité, après les prochaines opérations de prospection auxquelles se livreront diverses sociétés, que la Libye devienne un pays très important dans le domaine de l'extraction, de la production, de l'industrialisation et de l'exportation du gaz", a déclaré le secrétaire du comité de direction de la NOC.

La Libye possède des réserves de gaz naturel estimées à 1.314 milliards de m3, tandis que les réserves pétrolières prouvées sont estimées à 36 milliards de barils, selon les chiffres officiels de l'Opep. La Libye qui produit 1,7 million de barils par jour pourrait receler beaucoup plus de brut et de gaz, car seul le quart du territoire est couvert par des accords de prospection et de production.

Les experts prévoient que la Libye réalisera une augmentation substantielle de sa production de pétrole pour atteindre 3 millions de barils par jour à l'horizon 2010-2012.

Si la Libye est si courtisée, c’est qu’elle reste le deuxième producteur d’Afrique (derrière le Nigeria), même si l’Angola devrait lui ravir cette place. Si la Libye n’a pas l’intention de céder la National Oil Corporation (NOC) au privé, la compagnie publique exploitant les réserves d’hydrocarbures privilégie les partenariats avec des groupes étrangers.

En avril, elle a signé un projet de coopération avec le géant américain de la chimie Dow Chemical. Le 29 mai, trente-trois ans après son départ de Libye, le britannique BP a passé avec la NOC un accord d’un montant de 900 millions de dollars pour la prospection de gaz dans le désert libyen.

A la fin de l'année 2006, le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil avait indiqué que Sonatrach – l'opérateur pétrolier national algérien – devait se développer à l'international. L'objectif du gouvernement algérien serait de permettre à Sonatrach d'être fortement présente dans les pays voisins comme le Niger, la Libye, le Mali pour explorer et exploiter les champs pétroliers. Le ministre Khelil a par ailleurs ajouté que les bassins pétroliers de ces pays étaient souvent une continuité de bassins pétroliers algériens.

L'Algérie souhaite également utiliser son réseau de gazoducs et d'oléoducs pour transporter le pétrole et le gaz de ces pays, estimant que dans deux ou trois siècles, les ressources pétrolières algériennes pourraient s'amoindrir, et que l'implantation de Sonatrach dans ces contrées voisines pourraient garantir les importations.

Sources : PANAPRESS, AFP, Le Quotidien d'Oran

Italie/Libye: accord stratégique ENI/NOC sur gaz et pétrole

Italie/Libye: accord stratégique ENI/NOC sur gaz et pétrole
Par Elisabeth Studer le 17 octobre 2007

Le groupe pétrolier et gazier italien Eni a signé mardi avec la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) un accord "stratégique" lui permettant de prolonger de 25 ans son contrat d'approvisionnement en gaz et pétrole et prévoyant 28 milliards de dollars d'investissements communs sur 10 ans.

En 2005, Eni était le premier opérateur international en Libye avec environ 19% de la production annuelle de pétrole du Pays.


Le contrat d'approvisionnement en pétrole court désormais jusqu'à 2042 et jusqu'à 2047 pour la fourniture de pétrole, a précisé le groupe italien dans un communiqué. Les deux groupes vont par ailleurs investir 28 milliards de dollars sur 10 ans dans des projets pétroliers et gaziers communs.

Eni prendra en charge la moitié de ces investissements et va consacrer en outre 800 millions de dollars sur 7 ans pour augmenter ses capacités de production, a précisé sur place son administrateur délégué, Paolo Scaroni.

Disposant de réserves prouvées de gaz évaluées à 1314 Mrds m³ fin 2006, la Libye occupe la 21ème position mondiale. Elle se situe au 3ème rang sur le continent africain derrière l’Algérie (4523 Mrds m³) et le Nigeria (3610 Mrds m³). Les ressources en gaz, particulièrement en mer, pourraient s’avérer très importantes.

Le plan d’utilisation du gaz naturel prévoit une consommation nationale d’environ 1 200 M pied cube par jour (p.c/j) entre 2007 et 2015, contre moins de 700 M p.c/j en 2003. Près des deux tiers de cette consommation proviendraient du secteur électrique qui devancerait largement la pétrochimie, la sidérurgie et les cimenteries.

Jusqu’à une période récente, la production de gaz avait toujours occupé une place secondaire par rapport au pétrole dans le secteur des hydrocarbures en Libye. Le gouvernement a pris conscience du potentiel et s’est attaché à relancer ce secteur, notamment grâce au projet « Western Libya Gas Project » (WLGP).

Les travaux, mis en oeuvre par la NOC et la société italienne ENI, associée à ses filiales, comprenaient la construction d’un complexe gazier à Mellitah, la construction d’un gazoduc reliant l’ensemble des champs de ENI dans la région et l’édification d’un pipeline sous-marin reliant les côtes libyennes et italiennes (Greenstream). Ce projet de 8,7 Mrds USD, qui a commencé en 1999, devrait fournir 210 M p.c par an de gaz à l’exportation.

Auparavant, le seul client pour le gaz libyen était la société espagnole ENAGAS. Via le WLGP, une joint-venture à 50/50 entre ENI et la NOC, la Libye a étendu ses exportations vers l’Italie et au-delà, la France (Gaz de France) et la Suisse notamment. La réalisation de ce projet devait permettre une exportation de 8 milliards de m3 de gaz naturel en 2006, portée ultérieurement à 12 milliards de m3.

Outre le gazoduc Libye-Italie (Greenstream), le raccordement du réseau libyen aux pays étrangers se poursuit notamment avec la volonté de relier définitivement, la Libye et l’Égypte d’une part, et la Tunisie et la Libye d’autre part.

Un autre projet consiste en la construction d’un pipeline de 900 miles du Nord de l’Afrique vers l’Europe du Sud. Un tel pipeline pourrait transporter du gaz naturel d’Égypte, de Libye, de Tunisie et d’Algérie, via le Maroc vers l’Espagne.

mardi, octobre 02, 2007

State Operations in the Hydrocarbons Sector

State Operations in the Hydrocarbons Sector

Contributed by Indacochea & Asociados, Abogados

July 09 2007


This update outlines the degree of control that Yacimientos Petrolíferos Fiscales Bolivianos (YPFB), the state-owned oil company, has acquired and plans to acquire in the hydrocarbons sector.

Upstream Market

On May 17 2005, as a result of the national referendum carried out on July 10 2004, former President Carlos Meza Gisbert enacted Law 3058. The new law repealed Law 1689, which had previously regulated the sector. Article 5 of the law provides for:

    "the recovery of the ownership of any and all hydrocarbons at the wellhead in favour of the Bolivian state, which will exercise its ownership rights over any and all hydrocarbons through YPFB."

Article 16 of the law provides that oil and gas companies are obliged to surrender in favour of the state any and all hydrocarbons produced under the contractual terms established by the state. This represented a 180-degree change with respect to the control and availability of hydrocarbons and their derivatives: Law 1689 had granted rights to hydrocarbons at the wellhead and elsewhere to companies undertaking exploration and exploitation, termed 'upstream' companies. The companies had executed joint venture contracts with the state which established their right to make free commercial use of the hydrocarbons.

The entry into force of Article 5(2) of the new law required upstream companies to replace their joint venture contracts with new contracts (based on model contracts established by the law) within 180 days. The upstream companies initially refused to do so, arguing that the requirement was against the rule of law, and threatened to take their case to international arbitration. As a result, the upstream companies and YPFB did not agree new contracts within the 180-day period.

On May 1 2006 President Evo Morales enacted the Supreme Decree on Hydrocarbon Nationalization (28701/2006). Article 1 of the decree restates the terms of Article 5 of the law, which states that hydrocarbons are to be brought under the ownership, possession and total control of the state. Similarly, Article 2 of the decree echoes Article 16 of the law in requiring upstream companies carrying out oil and gas production activities within the Bolivian territory to surrender their production operations to YPFB. However, Article 3 of the decree provides that upstream companies will be unable to continue operating in Bolivia unless they (i) accept the terms of the regulation, and (ii) regularize their activity through agreements that comply with such terms and other legal and constitutional requirements within a 120-day period beginning on the date on which the regulation was enacted.

All of the upstream companies complied with these requirements, concluding operation contracts within the term and thereby terminating the joint venture contracts. The operation contracts became binding on May 2007 when they were officially notarized.

Pursuant to the entry into force of the operation contracts, upstream companies will perform only exploration and exploitation activities, whereas YPFB will control the commercialization of the hydrocarbons and determine the availability of hydrocarbons in both the internal and external markets.

Furthermore, Article 6 of Supreme Decree 28701 provides that the shares in Transredes SA, Empresa Petrolera Chaco SA and Empresa Petrolera Andina SA, which were part-owned by pension fund administrators, be transferred to YPFB without payment or other consideration. In order to implement this measure the government enacted Supreme Decree 28711; Article 3 set an ultimatum for the mandatory transfer of the shares. The transfers were completed and YPFB acquired shares of the equity of Transredes (34%), Empresa Petrolera Andina SA and Empresa Petrolera Chaco (just under 49% in both cases). The latter two companies are upstream companies; once YPFB acquires a majority interest in them, it will be able to control their hydrocarbon fields.

On May 13 2007 the president and his cabinet enacted Supreme Decree 28130, which relates to the upstream business. It provides for the assignment of traditional and non-traditional zones to YPFB in accordance with Articles 34 and 35 of Law 3058, identifying zones that may be developed only by YPFB (either alone or in partnership with third parties in an entity termed a 'mixed economy company'). It also provides that a company may enter into such a partnership with YPFB only on condition that it:

  • has executed a study agreement (subject to evaluation);

  • is from a state which has agreed an energy cooperation pact with Bolivia (ie, Venezuela); or

  • is already developing fields in Bolivia.

Therefore, YPFB's potential partners for hydrocarbon exploration and exploitation activities in a mixed economy company are limited to:

  • companies which have not previously invested in the country, but which have previously concluded a study agreement and received YPFB approval;

  • Petróleos de Venezuela SA; and

  • the current upstream companies.

Downstream Market

The sub-sector of downstream operations comprises:

  • hydrocarbon transportation by pipeline;

  • natural gas distribution through existing networks;

  • storage;

  • refining; and

  • retail commercialization.

Hydrocarbon transportation
Hydrocarbon transportation by pipeline is carried out by Transredes SA, Gas Oriente Boliviano Ltd, Gas Transboliviano SA, Compañía Logística de Hidrocarburos Boliviana SA (CLHB) and Transierra SA.

In Supreme Decree 28701 the government declared its aim of obtaining over 50% of the shares in Transredes and CLHB, thereby taking control of the two companies. Moreover, on May 13 2007 the government enacted Supreme Decree 28129 with the aim of securing the continuity of hydrocarbon transportation. It extends the validity of the present transportation contracts between upstream companies and transportation companies for 180 days, after which the operation contracts will come into force. Once this term has elapsed, YPFB will participate in the execution of new transportation contracts as a party to the upstream operation contracts. This measure will allow the state, acting through YPFB, to establish and modify the parameters of operation of transportation companies in the industry.

Distribution, storage and refining
The distribution of natural gas is undertaken by private companies (eg, Sergas), mixed economy companies (eg, Emdigas) and YPFB - this sector is not exclusively under state ownership.

The main company involved in storage is CLHB, which is also active in the transportation sub-sector and is expected to be controlled by YPFB soon.

A few weeks ago the passing of Supreme Decree 29128 authorized the chief executive officer of YPFB to buy out Petrobras Bolivia Refinación SA, the owner of the two biggest refineries in the country,(1) for $112 million, and the deal was agreed. The first half of the payment was made in June; the second will follow in August. As agreed, YPFB took over the control and administration of one refinery on the first payment.

Retail commercialization
This sub-sector involves the bottling and distribution of liquefied petroleum gas (LPG) and the wholesale commercialization and retail distribution of compressed natural gas.

YPFB has a LPG bottling plant in La Paz and also owns some LPG distributors. However, two bottling operations are privately owned: Repsol YPF Gas Bolivia SA in La Paz and Flamagas SA in Santa Cruz. The majority of LPG distributors are owned by small companies.

The wholesale intermediaries between the refineries and the liquid fuel retail stations used to be private companies (ie, Copenac SA, Dispetrol SRL, Petrobras Bolivia Distribución SA and Pexim SRL). However, Law 36058 and Supreme Decree 28772 have transferred this activity to YPFB. The majority of Bolivia's retailers of liquid fuel and compressed natural gas are owned by private companies.

Comment

YPFB controls the activities which comprise the upstream sub-sector, although it must find partners in order to develop them.

In the downstream sub-sector, YPFB controls refining and if it acquires the necessary holding in Transredes and CLHB, it will extend its influence. However, it is very difficult for the state-owned company to intervene effectively in the natural gas distribution networks and in retail commercialization.

Bolivie : Energy Cooperation Agreements in Bolivia

Energy Cooperation Agreements in Bolivia

Contributed by Indacochea & Asociados, Abogados

October 01 2007



On January 23 2006 the presidents of Bolivia and Venezuela executed an agreement for cooperation in the energy sector which led to the incorporation of a mixed economy company between Bolivian state-owned oil company Yacimientos Petrolíferos Fiscales Bolivianos (YPFB) and Venezuelan state-owned oil company Petróleos de Venezuela SA (PDVSA). The new company's purpose was to develop within the Bolivian territory projects related to:

hydrocarbon exploration;
production;
refining;
distribution chains;
processing; and
industrialization.

Despite the nationalization process in the hydrocarbon sector (for further details please see "State Operations in the Hydrocarbons Sector"), PDVSA incorporated the Bolivian branch PDVSA Bolivia SA and on July 9 2007 executed an agreement with YPFB to incorporate the mixed economy company YPFB - Petroandina SAM, with the purpose of developing exploration and exploitation activities in Bolivia's hydrocarbon sector.

As a result of Supreme Decree 29189 (as modified by Supreme Decree 29217 on August 2 2007) the incorporation of Petroandina was authorized, therefore complying with the Bolivian Commercial Code.

Petroandina has a registered capital of Bol1.6 million (approximately $200,000). YPFB owns 60% of the company's shares and PDVSA Bolivia owns the remaining 40%.

On May 13 2007, prior to the incorporation of Petroandina, the Bolivian government enacted Supreme Decree 29130 which authorized YPFB to enter into partnership with other companies with the purpose of developing hydrocarbon exploration and exploitation activities in traditional and non-traditional areas.

Article 4 of Supreme Decree 29130 obliges YPFB to incorporate mixed economy companies with companies:

whose state of origin has signed an energy cooperation agreement in the hydrocarbon sector with Bolivia;


that are already in the country developing such exploration and exploitation activities; and


that have been awarded an international public concession over areas that have not been delivered to any other companies.
Thus, through Supreme Decree 29130 the Bolivian government opened the doors exclusively to PDVSA to access the Bolivian market. On the one hand, Venezuela and Bolivia have executed an agreement on energy cooperation, but on the other hand, the Venezuelan company was not previously operating in the country and therefore had not executed the necessary operation agreements granting it permission to develop those activities.

In this regard, Petroandina will start to operate in Bolivia in the coming months, undertaking exploration and exploitation activities in the hydrocarbon sector. It is likely that in the near future Bolivian and Venezuelan state-owned companies will incorporate new mixed economy companies to perform the rest of the sector's activities.

lundi, juillet 30, 2007

Fusion de Transocean avec GlobalSantaFe

Transocean, numéro un mondial du forage offshore, a annoncé ce lundi sa fusion avec son concurrent GlobalSantaFe. L'opération va donner naissance à un groupe d'une valeur de 53 milliards de dollars.
Le groupe américain Transocean, numéro un mondial du forage offshore, et son concurrent, lui aussi américain, GlobalSantaFe ont annoncé ce lundi qu'ils fusionnaient pour donner naissance à une société valant 53 milliards de dollars (38,5 milliards d'euros). Cette fusion a été approuvée par les conseils d'administration des deux entreprises mais doit encore recevoir l'aval des actionnaires et des autorités de régulation. Elle devrait être bouclée avant la fin de l'année. D'ici à 2010, la nouvelle société prévoit une réduction de ses coûts de 100 à 150 millions de dollars par an.

Aux termes de l'accord, chaque actionnaire de Transocean recevra 33,03 dollars en numéraire et 0,6996 action de la nouvelle entreprise pour chacun de ses titres. Ceux de GlobalSantaFe recevront pour leur part 22,46 dollars et 0,4757 action. Le montant des versements aux actionnaires s'élève ainsi à 15 milliards de dollars.

Le marché des services parapétroliers est agité depuis plusieurs mois déjà par des rumeurs de rapprochement, les observateurs spéculant sur la volonté de certains groupes de gagner des parts de marché afin de profiter à plein du boom des investissements dans le secteur de l'énergie. "C'est le genre d'opération que les actionnaires réclamaient à grands cris", a commenté Mark Urness, analyste de Calyon Securities, interrogé par l'agence Reuters.


Source: latribune.fr

Bahreïn: le gouvernement crée une société d'hydrocarbures de 2,6 milliards de dollars

Bahreïn a décidé dimanche de créer une société publique d'hydrocarbures dotée d'un milliard de dinars (2,6 milliards de dollars), a annoncé le président de l'Autorité nationale du pétrole et du gaz, Abdel Mohsen Mirza.

Le capital de la nouvelle société sera formé par les parts de l'Etat dans diverses compagnies opérant dans les secteurs du pétrole et du gaz, a ajouté à l'AFP M. Mirza, indiquant que cette société allait relever de son Autorité.

Parmi ces compagnies, il a cité notamment Bahrain Petroleum Company (Bapco) et Bahrain Natural Gaz Company (Banagaz), détenues respectivement à 100% et à 75% par l'Etat, ainsi que Gulf Petrochemical Industries Co. que se partagent à parts égales Bahreïn, l'Arabie saoudite et le Koweït.

La nouvelle société aura pour mission de "moderniser l'exploitation des richesses pétrolières (...) pour mieux capitaliser les investissements dans le secteur des hydrocarbures", a expliqué M. Mirza.

Bahreïn, premier pays arabe du Golfe à avoir produit du pétrole en 1932 mais dont les réserves de brut se sont taries, a vu sa production tomber à 36.000 barils par jour (bj), a indiqué M. Mirza.

Il partage avec l'Arabie saoudite la production d'un gisement offshore, de quelque 300.000 bj, a-t-il ajouté, indiquant que Bahreïn produit par ailleurs 1,2 million de mètres cubes de gaz par jour.

Bahreïn n'exporte pas du pétrole brut, mais uniquement des produits raffinés dans une usine d'une capacité de 250.000 bj.

Source : AFP

mardi, juin 26, 2007

Iran/pétrole:champ d'Azadegan plus "riche" que prévu ?

Iran/pétrole:champ d'Azadegan plus "riche" que prévu ?
Par Elisabeth Studer, le 26 juin 2007

Selon la presse iranienne, une nouvelle estimation du champ pétrolier d'Azadegan en Iran établirait que le gisement renfermerait plus de pétrole que les premières estimations réalisées.

Pour rappel, cet immense champ - sujet de maintes convoitises - situé dans le sud-ouest de la province de Khuzestan est le plus grand champ pétrolier d'Iran.

Les réserves s'établissaient jusqu'à présent à 26 billion de barils. Mais selon l'agence de presse ISNA citant Shahabodin Hejri, un responsable du champ pétrolier, les récentes études démontreraient que les réserves sont beaucoup plus importantes que ne le laissaient supposer les estimations initiales.

Hejri n' a néanmoins pas donné de détails supplémentaires sur le nouveau montant des réserves, tout de même bien providentiel alors que l'Iran est – certes officiellement – montré du doigt par les grandes puissances. Selon Reuters, les chiffres concernant la nouvelle estimation ne seront annoncées qu'après achèvement des travaux actuels.

En février 2004, la Compagnie nationale iranienne de pétrole (NIOC) avait signé avec le japonais Inpex de deux milliards de dollars en Iran pour aménager et exploiter pendant 12 ans et demi ce champ pétrolier dans le sud-ouest du pays, en faisant le plus important accord pétrolier jamais conclu par le Japon. Compte tenu de l’importance du champ, en décembre 2005, Inpex avait souhaité s’associer Total, principal « client » du pétrole iranien (suivi par Shell, Statoil, Gazprom et la Malaisienne Petronas). Selon cet accord, Inpex devrait recevoir le droit d'exploiter ces gisements, proches de la frontière iranienne avec l'Irak. Le contrat prévoyait deux ans et demi pour lancer le projet, ce dernier devenant automatiquement caduc en l'absence d'avancement à l'issue de cette période.

Mais les négociations entre le japonais Inpex et l'Iran se sont achevées en octobre 2006, le Japon ayant "échoué" à conclure un contrat pétrolier de deux milliards de dollars pour exploiter ce gigantesque champ. Le ministère du Pétrole et le japonais Inpex avaient alors envisagé plusieurs options mais les pourparlers n'ont abouti à aucune conclusion, selon la déclaration de M. Gholam Hossein Nozari, qui dirige la Compagnie iranienne du Pétrole.

Le ministre iranien du Pétrole Kazem Vaziri Hamaneh avait pourtant déclaré début août 2006 que l'Iran et le Japon finaliseraient pour le 22 août leur accord, longtemps reporté, pour le développement du champ pétrolier géant d'Azadegan. Les deux parties avaient alors convenu d'investir dans ce gisement 2 milliards de dollars, dont 75% seront apportés par Inpex et 25% par l'Iran. Le Japon importerait les deux tiers de la production.

Le gisement, situé au nord-ouest du pays, est considéré comme le plus important d’Iran. Les réserves sont estimées entre 35 et 45 milliards de barils, selon les Iraniens, mais les Japonais, restant plus prudents, tablaient sur 26 milliards de barils de réserves. En tout état de cause, elles sont les deuxièmes réserves les plus importantes au monde. Dans le cadre des accords, la production était prévue pour démarrer en 2007 par l’extraction de 50 000 barils par jour avant de passer à 150 000 barils par jour un an après et 260 000 barils par jour au maximum de la production.

Le gouvernement japonais, principal actionnaire du groupe, hésitait jusqu’à présent à donner son accord pour le démarrage des travaux en raison de l’hostilité affichée par Washington. Mais Inpex craignait de perdre ses droits sur le champ pétrolier s'il ne démarrait pas le projet bientôt, plusieurs groupes Chinois et Européens étant également sur les rangs.

La part de la compagnie japonaise dans le projet Azadegan a été abaissée désormais de 75% à 10%, et le statut d'opérateur est passé à l'Iran.

En novembre 2006, le géant pétrolier russe Lukoil avait manifesté son intérêt pour le gisement. Le groupe indien Essar a annoncé quant à lui en mars dernier être en pourparlers avec l'Iran en vue de participer à l'exploration de ce champ, mais les résultats des négociations n'ont pas encore été communiquées.

Source : http://www.upstreamonline.com

lundi, juin 11, 2007

Pluie d'hydrocarbures sur la Côte Bleue : Total mis à l'amende

Pour la première fois, le groupe pétrolier Total, à travers sa filiale raffinage Total France, a été condamné par un tribunal français pour la fuite en 2005 d'un nuage d'hydrocarbures de sa raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), retombé en pluie noire sur la commune de Sausset-les-Pins.

Le tribunal de police de Martigues a infligé à la multinationale diverses amendes pour un total de 10.250 euros, pour exploitation non conforme d'une installation classée de type Seveso, blessures involontaires n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail inférieure à trois mois et défaut de déclaration dans les meilleurs délais de l'incident.

Le 7 août 2005, dix à vingt tonnes d'hydrocarbures s'étaient échappées de la raffinerie de La Mède, au bord de l'étang de Berre, lors du redémarrage de l'installation, en raison d'une surcharge d'eau dans une colonne de distillation de brut. Plusieurs témoins ont souligné que l'incident aurait pu se transformer en catastrophe si le mistral n'avait poussé le nuage d'hydrocarbures loin de la raffinerie où flambent deux torches.

La Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement s'était montrée sévère, reprochant au groupe de "ne pas avoir mis en place un système pour rattraper le coup avant que ça dérape".

Mais Total s'est toujours défendu de la moindre défaillance, mettant l'accident sur le compte de la négligence de quatre salariés, sanctionnés par la suite. Des salariés qui, s'ils n'ont pas été appelés témoigner lors du procès en avril, n'ont pas été épargnés dans les attendus du jugement, à la satisfaction de l'avocat du groupe pétrolier, Me Aurélien Boulanger, qui avait plaidé la relaxe.

Le groupe n'a pas encore annoncé s'il comptait faire appel du jugement.

Selon Me Boulanger, le jugement qui exclut tout défaut d'équipement, "montre que la sécurité de la raffinerie n'est pas en cause. Seuls deux points sont pris en considération: l'aspect spectaculaire de la nuisance qui n'entraîne pas de risque et la question de la régularité administrative dans la déclaration d'incident".

L'un des avocat des parties civiles, Me Jean-Pierre Darmon, s'est déclaré satisfait que Total ait été reconnu coupable tout en jugeant qu'"il s'en était bien sorti". "On met la responsabilité sur le compte des salariés et on omet des aspects techniques comme le fait que les indicateurs de pression étaient défaillants".

"L'important reste la prise de conscience qu'il y a des problèmes à La Mède qui enregistre une multitude de petits incidents dont on ne parle pas. La justice est passée mais il y aura d'autres pépins", a-t-il pronostiqué.

En 1992, dans la même raffinerie, une explosion avait tué six personnes et sept cadres de Total avaient été condamnés en 2002 à de la prison avec sursis.

L'avocate de Sausset-les-Pins, Me Elisabeth Audouard, a jugé "essentiel que Total soit condamné même pour des contraventions". Selon elle, cette condamnation pour négligence est aussi par ricochet "une reconnaissance de la pollution créée".

A la vingtaine de parties civiles, Total doit immédiatement payer une provision d'une trentaine de milliers d'euros de dommages et intérêts, dans l'attente d'expertises sur les éventuelles séquelles physiques.

Total a déjà sorti son portefeuille dans les 48 heures ayant suivi la pluie noire, déboursant 1,7 million d'euros pour indemniser habitants et entreprises ou financer des expertises sur la faune et la flore.

© 2007 AFP

France : Total condamné pour une affaire de pluie d'hydrocarbures

9 juin 2007. – Alors que le procès de l'affaire Erika se termine actuellement par les plaidoiries des parties, la groupe Total vient d'être condamné par le Tribunal de police de Martigues pour une pluie d'hydrocarbures.

Le 7 août 2005, une pluie de gazole est tombée sur la cité balnéaire de Sausset-les-Pins « à la suite d'une défaillance du système de sécurité et d'une surcharge de pression d'une installation de la raffinerie »[1] de La Mède. La quantité d'hydrocarbures rejetée dans l'atmosphère serait comprise entre 10 et 20 tonnes.

Ce sont en tout 558 maisons, 815 voitures et 125 piscines qui ont été ainsi souillés par ces rejets.
Le groupe Total a été condamné à 10 000 euros d'amende, puis à verser 7 500 euros à l'État pour exploitation non conforme d'une installation de type Seveso. Elle devra indemniser les parties civiles qui ont été victimes de cette « pluie ». Le tribunal reconnaît, à la satisfaction des avocats de Total, la responsabilité des salariés mis en cause dans l'affaire.

Me Jean-Pierre Darmon, l'un des avocats des parties civiles, à déclaré dès l'annonce du jugement : « On met la responsabilité sur le compte des salariés et on omet des aspects techniques comme le fait que les indicateurs de pression étaient défaillants. L'important reste la prise de conscience qu'il y a des problèmes à La Mède qui enregistre une multitude de petits incidents dont on ne parle pas. La justice est passée, mais il y aura d'autres pépins. »

En 1992, cette même raffinerie avait déjà connu un autre incident : une explosion avait coûté la vie à 6 personnes ce qui avait provoqué la condamnation de sept cadres de la compagnie pétrolière.

Sources
« Le groupe Total condamné pour une "pluie d'hydrocarbures" ». Reuters, 8 juin 2007.
– Ouerdya Aït-Abdelmalek, « Pluie d'hydrocarbures sur la Côte Bleue: Total mis à l'amende ». yahoo.com, 8 juin 2007.

lundi, avril 09, 2007

Création d'une OPEP du gaz au Forum de Doha ?

Création d'une OPEP du gaz au Forum de Doha ?

Par Elisabeth Studer le 8 avril 2007
Sources : AFP, Le Quotidien d’Oran

Qatar22 Alors que les habitants de l'UE oublient tracas économiques et politiques en profitant du repos du Lundi de Pâques, ils ne se doutent peut-être pas que le sort de l'approvisionnement en gaz de l'Europe pourrait se jouer en grande partie dès le début de la semaine. S'ouvre en effet lundi à Doha le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) où le sujet de la création d'une Opep du gaz pourrait être abordé.

Les positions des différents pays membres demeurent toutefois partagées.

I – L' Opep du gaz en question

Les principaux pays exportateurs de gaz se réunissent, lundi et mardi, au Qatar, afin de débattre de la création d’un cartel du gaz sur le modèle de l’Organisation des Pays exportateurs de Pétrole.

Le Qatar, qui ambitionne de devenir le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié – et actionnaire d'EADS - accueille ainsi la 6e édition du FPEG, une rencontre prévue initialement l'an dernier au Venezuela. Le FPEG, structure informelle fondée en 2001 regroupe une quinzaine de pays, et compte parmi ses membres les cinq principaux producteurs (Russie, Iran, Qatar, Venezuela et Algérie), qui contrôlent 73% des réserves mondiales et 42% de la production.

L’idée d’une « Opep du gaz » est apparue cet été avec la signature d’une alliance entre la compagnie russe Gazprom et Sonatrach, deux des principaux fournisseurs de gaz de l’Europe. Elle a été relancée, début février, par le président russe Vladimir Poutine, qui l’a jugée "intéressante". L’hypothèse d’un cartel qui pèserait sur les prix et les approvisionnements inquiète l’Europe, qui importe plus de la moitié de son gaz.

L'idée d'une Opep du gaz a également été évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois notamment par l'Iran.

II – Le Venezuela et l'Iran en faveur d'une "Opep du gaz"

Ceci n'est pas un scoop loin de là, puisque Hugo Chavez, président du Venezuela avait d'ores et déjà réalisé une tournée parmi les principaux pays membres de l'Opep en vue de la création d'un cartel gazier. Le Venezuela et l'Iran ont annoncé dimanche qu'ils appuyaient l'idée d'une "Opep du gaz" pour défendre les intérêts des pays exportateurs de gaz naturel. "Nous sommes ici pour soutenir une Opep du gaz. C'est une bonne idée", a déclaré le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez. "Ce genre d'organisation se doit d'être préparé", a ajouté M. Ramirez à son arrivée à Doha.

Mais selon l'Iran et le Vénézuela, il n'est pas encore certain que la création du cartel soit annoncée durant la rencontre de Doha. M. Ramirez a par ailleurs minimisé l'opposition de pays occidentaux à la formation d'un nouveau cartel gazier. "Les pays consommateurs sont toujours contre nos intérêts. Nous essayons de défendre nos intérêts", a-t-il dit.

Le ministre iranien du Pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh, a estimé pour sa part que la création d'une "Opep du gaz" renforcerait le FPEG. "Nous pensons aussi que si le Forum avance dans cette direction, il se renforcera", a-t-il dit aux journalistes. M. Hamaneh a affirmé avoir relevé des réponses "favorables" à la création d'une "Opep du gaz" chez d'autres ministres participant au Forum.

III - L'Egypte pas favorable à une "Opep du gaz"

Le ministre égyptien de l'Energie, Sameh Fahmi, a indiqué dimanche que la création d'une "Opep du gaz" n'était pas une bonne idée, le monde n'étant pas préparé à un nouveau cartel énergétique.

"Au moins au sein de l'Opep, nous connaissons le prix du brut, nous connaissons les quotas. Pour ce qui est du gaz, personne ne connaît les prix et personne ne déclare le prix de ses exportations", a-t-il encore dit. "C'est très difficile (...). Nous parlons de la sécurité des approvisionnements (en gaz). Nous devons avoir une stabilité sur le marché par des discussions avec les consommateurs", a poursuivi le ministre égyptien.

IV – L'Algérie : l'Opep du gaz, une simple idée ?

Le ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil qui représentera l’Algérie au sommet des pays exportateurs de gaz à Doha, a affirmé en fin de semaine que la question de l’OPEP du gaz pourrait y être abordée, avant d'indiquer dimanche que la proposition de former une "Opep du gaz" était encore une simple "idée" qui pourrait ne pas être discutée lors du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG).

"C'est encore une idée qui n'a pas atteint un stade tel que nous pouvons dire que les pays producteurs et exportateurs pourraient former une organisation", a déclaré à M. Khelil à Doha. "Je ne sais pas si quelqu'un a fait une proposition" pour discuter de cette idée, a-t-il ajouté, notant néanmoins: "Si quelqu'un la propose (au Forum), nous en discuterons".

"Les pays du FPEG coopèrent et coordonnent en matière de données et de projets, et ils vont continuer sur la même voie", a dit M. Khelil.

Pour les responsables algériens, un tel « projet » est envisageable et mérite au moins d’être discuté entre principaux pays exportateurs de gaz à l’instar de l’Algérie, avait-il néanmoins précisé en milieu de semaine. S’alignant sur les positions du président de la République algérienne, Bouteflika et celles du ministre de l’Energie, le P-DG de la Sonatrach a indiqué, jeudi, qu’un cartel des pays exportateurs de gaz devrait être envisageable à partir du moment où les consommateurs et les clients l'avaient d'ores et déjà créés de facto.

V – La Russie tente de dissiper les craintes de l'UE

Le ministre du Commerce russe, Guerman Gref a voulu calmer les craintes européennes qui n'avaient pas tarder à surgir dès l'annonce de la signature d'un important accord de partenariat entre Russie et Algérie en affirmant, mercredi dernier, qu’une Opep du gaz n’aurait pas d’effet sur les prix à court terme. Les caractéristiques du marché du gaz rendent toutefois un cartel fonctionnant sur le modèle de l’Opep difficile à concevoir, en raison notamment de l’impossibilité de modifier brusquement les prix, les transactions se faisant sous forme de contrats à long terme de 15 ou 20 ans.

Les pays exportateurs de gaz participant au Forum prévu à Doha ne signeront pas d'accord pour la création d'une "Opep du gaz", a déclaré pour sa part vendredi le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie Viktor Khristenko, ajoutant que cela était valable pour les pays comme pour les entreprises.

La réunion de la semaine prochaine, à laquelle le ministre va participer, vise selon lui à "renforcer la coopération" entre pays producteurs, améliorer le dialogue producteurs/consommateurs et la transparence de ce marché, a-t-il dit. Selon lui, la réunion de Doha aurait comme objectif de rendre plus actif le fonctionnement du Forum.

"Pour la Russie, il est très important d'utiliser cette possibilité de mettre en place un dialogue énergétique global", a-t-il souligné. Ces objectifs coïncident d'ailleurs "totalement avec ceux du G8 de Saint-Pétersbourg" l'an dernier.

Il a remarqué que la tenue de la réunion de Doha "suscite beaucoup de tensions, parfois exagérées, parfois exaltées", en raison des préoccupations actuelles liées à l'Opep et à la sécurité énergétique. "On essaie de comparer ce Forum à l'Opep, mais la situation est différente", a-t-il souligné, rappelant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a été fondée il y a 30 ans dans un contexte politique tout autre.

"Nous n'avons pas eu, n'avons pas et n'aurons pas pour objectif de participer à une quelconque entente contre quelqu'un", a-t-il assuré. Ceux qui prétendent le contraire, selon lui, "ont intérêt à présenter comme un monstre le club des pays exportateurs de gaz et à créer l'image d'une menace globale pour détourner l'attention des problèmes politiques intérieurs". Ben voyons ... N'oublions pas toutefois que la Russie et Poutine ont clairement affiché “privilégier” la candidature de Nicolas Sarkozy ... notamment parce qu'il semble être un homme avec qui on peut “discuter”.

De plus, poursuit le ministre russe, le marché du gaz n'est pas "global et universel" comme le marché du pétrole, et même s'il tend à le devenir, cela ne saurait se réaliser avant 15 ou 20 ans, a estimé le ministre.

Malgré un flou sur la position de la Russie entretenu par son président Vladimir Poutine, qui avait évoqué une "idée intéressante", les autorités russes ont répété à plusieurs reprises qu'elles ne soutiendraient pas l'idée d'un projet de cartel.

Le ministre Khristenko a par ailleurs affirmé qu'il ne partageait pas les craintes des experts occidentaux sur un risque de pénurie de gaz et de pétrole en Russie. Mais il a relevé que la Russie disposait d'un "potentiel colossal" d'économies d'énergie et qu'une pénurie pouvait en la matière contribuer à faire passer des réformes nécessaires. Pourtant ...selon un rapport rédigé par le ministère de l'Industrie et de l'Energie à l'intention du président Vladimir Poutine, dès 2007, la Russie pourrait ne plus disposer d’assez de réserves de gaz pour couvrir ses besoins intérieurs et pouvoir satisfaire ses contrats d'exportation. Méfiance tout de même, une telle annonce émanant de Moscou pourrait cependant lui donner un argument de poids pour augmenter les tarifs gaziers pratiqués à ses clients et notamment aux anciennes républiques soviétiques, la volonté de contrôle de ces pays par Poutine pouvant être le véritable enjeu de l’actuel « chantage gazier».

VI – Indonésie : l'idée d'un cartel sans proposition concrète

Le ministre indonésien de l'Energie, Purnomo Yusgiantoro, a indiqué pour sa part que l'idée d'une "Opep du gaz" n'était pas encore "une proposition concrète", l'industrie du gaz naturel étant par nature "régionale" et différente de celle du pétrole. "Je veux juste voir s'il y un quelconque objectif commun (...). L'idée (d'une +Opep du gaz+) n'est pas une proposition concrète", a-t-il déclaré à la presse. "Le gaz n'est pas comme le pétrole. Il en diffère du fait que son marché est régional. Par exemple, son marché en Indonésie et en Australie est probablement différent de ceux de Russie, d'Algérie et d'autres", a expliqué M. Yusgiantoro. "Nous avons peut-être à étudier plus de détails et à examiner minutieusement encore l'idée d'une organisation plus unie", a poursuivi le ministre indonésien, soulignant que la question n'était pas inscrite à l'ordre du jour du Forum de Doha mais qu'elle pourrait être discutée si elle était proposée.

L'OPEP du gaz ? Pour quoi faire ?

Venezuela, Iran, Russie:OPEP du gaz et alliance militaire ?

Par Elisabeth Studer, 3 février 2007, Source : http://www.leblogfinance.com/2007/02/venezuela_iran_.html

Si l’Algérie a pu récemment affirmer qu'elle écartait l'idée de créer une "OPEP du gaz" en raison de "la spécificité et de la rigidité de ce marché", la Russie et l'Iran reviennent à la charge sur l’éventuelle création d'un cartel gazier.

Mais au delà de cette nouvelle organisation, c’est bien une véritable alliance (militaire ?) qui pourrait unir 3 pays dont deux sont ouvertement farouchement opposés à Bush : la Russie, le Venezuela et l’Iran. Poutine quant à lui pourrait bien se livrer désormais à une sorte de guerre froide avec les USA sur fond de pétrole, de nucléaire, d’aéronautique et de titane …

I – Poutine : intérêt d'une OPEP du gaz avec l'Iran

La création d'un "OPEP du gaz" avec l'Iran et d'autres producteurs de gaz est "une idée intéressante", a estimé jeudi le président russe Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse annuelle, commentant la proposition formulée ces jours-ci par les dirigeants iraniens. Selon lui, les gros producteurs et exportateurs de gaz tenteraient d'ores et déjà de coordonner leurs efforts sur les marchés des pays tiers.

La Russie réfléchira à la création d'une OPEP gazière, mais elle n'a pas l'intention de créer un cartel, a ainsi précisé jeudi Vladimir Poutine. Ce qui laisserait sous-entendre qu'elle est favorable à à la création d 'une telle organisation sans vouloir afficher ouvertement en être l'instigateur ?

D'après ses propos énoncés en grande partie pour calmer les craintes de l'UE, il serait judicieux de coordonner les actions des grands producteurs de gaz en vue d'atteindre l'objectif principal : l'approvisionnement inconditionnel et fiable des principaux consommateurs de ressources énergétiques. Laissez moi douter tout de même que cet objectif corresponde à l'ultime finalité de sa politique.

"A la première étape, nous sommes d'accord avec nos partenaires iraniens, ainsi qu'avec certains autres pays qui extraient de grandes quantités d'hydrocarbures et les livrent sur les marchés mondiaux. Nous faisons aujourd'hui un effort pour coordonner nos actions sur les marchés des pays tiers et nous envisageons de le faire à l'avenir également", a expliqué Vladimir Poutine.

II – Pas de pourparlers concrets selon la Russie

L’idée de créer un cartel des producteurs mondiaux de gaz à l’instar de l’OPEP n’est pas nouvelle, mais elle ne fait pas l’objet de pourparlers concrets, a fait savoir quant à lui mardi le Secrétaire du Conseil de sécurité russe Igor Ivanov. "En ce qui concerne un cartel gazier ou une autre organisation de coopération des Etats producteurs de gaz, effectivement, cette idée a été énoncée d’une manière générale", a-t-il déclaré en commentant la proposition à ce sujet faite par les Iraniens au cours de sa visite à Téhéran.

"Mais elle a été formulée non pas comme une proposition devant être examinée, mais comme une idée générale destinée à guider les Etats producteurs dans la recherche de formes de coopération permettant de satisfaire entièrement les intérêts des producteurs de gaz", a indiqué Igor Ivanov, en ajoutant que cette proposition avait été faite plus d’une fois.

"A mon avis, c’est logique", a dit Igor Ivanov, en rappelant qu’au cours de l’examen des questions relatives à la sécurité énergétique au sommet du G8 à Saint-Pétersbourg ses participants avaient souligné que cela impliquait la prise en considération des intérêts aussi bien des consommateurs que des producteurs de matières énergétiques. "D’après ce que je sais, aucuns pourparlers sur la création d’un cartel gazier ne sont en cours", a-t-il dit.

III - L’Iran fait les yeux doux à la Russie en vue de créer une OPEP du gaz

Le leader spirituel de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Khamenei, a émis l’idée de créer conjointement avec la Russie une organisation de coopération gazière. "Nos pays pourraient, à des fins d’entraide, constituer une organisation de coopération gazière, similaire à l’OPEP", a déclaré l’ayatollah Khamenei au cours d’une rencontre avec le secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, Igor Ivanov, arrivé à Téhéran dans la nuit de samedi à dimanche.

Après avoir indiqué que la moitié des réserves mondiales de gaz se trouvaient en Iran et en Russie, l'ayatollah confirmait vouloir poursuivre et approfondir les coopérations avec la Russie, voire même, en créer au niveau politique. "Nos pays peuvent devenir des partenaires complémentaires dans les domaines de la politique, de l'économie ainsi que dans le règlement des problèmes régionaux et internationaux" soulignait le guide.

IV – Vers une alliance énergétique ET militaire ?

Au delà de la création d'un cartel gazier, Téhéran semble viser la formation d’une coalition antioccidentale. Moscou pourrait avoir reçu ainsi une proposition en vue de conclure une alliance militaro-énergétique avec l’Iran, lequel est ouvertement opposé aux Etats-Unis et à l'Occident tout entier, compte-tenu de son programme d'enrichissement de l'uranium ... tout en attirant néanmoins les convoitises de la quasi-totalité des groupes pétroliers internationaux.

Il ne s’agit pas de la première discussion à ce sujet. En juin dernier, au cours de sa rencontre avec Vladimir Poutine à Shanghai, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait discuté directement de la coopération "en matière de définition aussi bien du prix du gaz que des principaux itinéraires (de transport) dans l’intérêt de la stabilité globale".

Mais certains anlystes estiment toutefois que Moscou peut difficilement accepter la proposition de l’ayatollah Khamenei, cela signifiant en effet la rupture de son partenariat énergétique avec l’UE et une opposition ouverte aux politiques occidentales.

Mais la Russie n'a pas intéret à refuser trop promptement les avances de l'Iran, ceci pouvant être considéré comme un affront par Téhéran et une rupture du partenariat actuel entre les deux pays. Et puis - et peut-être surtout -Poutine a besoin de ces "amitiés particulières" pour faire pression dans le cadre des ses négociations avec l'UE.

V – Chavez en faveur d'une OPEP du gaz avec l'Iran ?

Non content d'avoir annoncé envisager de revendre à l'Iran les avions américains qui équipent son armée, désormais remplacés par de rutilants Sukhoi russes, Chavez s'est rendu en juillet dernier à Téhéran pour une visite officielle. Il est plus que probable que leurs entrevues aient concerné également une éventuelle création d'un nouveau cartel du gaz de même type que l'OPEP, auquel Algérie et Bolivie notamment, pourraient éventuellemnt emboîter le pas.

En effet, la Bolivie a récemment évoqué la possibilité qu'elle rejoigne l'OPEP, tandis que Algérie et Russie ont d'ores et déjà tissés des liens très serrés dans le domaine, même si compte-tenu des récentes modifications de la loi algérienne sur les hydrocarbures, le temps n'est pas au beau fixe entre les deux pays, Poutine étant très certainement insatisfait de la nouvelle part de gâteau qui pourrait lui revenir.

VI – Le Venezuela s'arme en Russie au grand dam des USA

L'administration américaine a annoncé mercredi son intention d'étudier de très près les projets du Venezuela d'acheter en Russie un lot de systèmes d'armes sol-air Tor-M1. "Nous allons étudier cette transaction pour en connaître les détails", a indiqué à Washington le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack. M. McCormack a rappelé que l'administration Bush avait déjà soulevé la question de la "militarisation excessive du Venezuela qui va au-delà de ses besoins".

Pour rappel, Tor-M1 est un système d'armes sol-air modernisé de cinquième génération capable de neutraliser les avions, les hélicoptères de tous types ainsi que les missiles de croisière et les drones, et d'abattre plus efficacement les missiles de haute précision. Les batteries bénéficient d'une zone d'impact élargie, alors que l'altitude d'impact a été relevée de 6 à 10 km. En outre, le système antibrouillage a été nettement amélioré.

La Russie compte participer activement à la modernisation des forces armées vénézuéliennes, avait déclaré en décembre le représentant régional de l'exportateur officiel d'armement russe Rosoboronexport, Sergueï Ladyguine. "La Russie participera d'ici 2013 à une modernisation sérieuse des forces armées vénézuéliennes. La réélection de Hugo Chavez à la présidence ouvre pour nous de grands horizons", avai-t-il indiqué.

"Notre coopération au niveau des armées de terre et des armées de l'air n'est qu'un début. Nous avons de bonnes perspectives quant à la modernisation de l'aviation de transport, de la DCA, de la lutte radio-électronique, mais aussi de la marine, qu'il s'agisse des sous-marins ou des navires de surface", a souligné l'interlocuteur de l'agence.

VII - Venezuela-Iran: la coopération militaire et technique décolle

"Le Venezuela et l’Iran s’entretiennent sur la conclusion d’un accord de coopération militaire et technique. [...] Il s’agit notamment de la fabrication conjointe d’avions sans pilote ainsi que de la modernisation de chasseurs américains F5", a déclaré cette semaine le ministre vénézuélien de la Défense Raul Baduel.

"Personne n’ignore que le Venezuela possède une quantité importante de chasseurs américains F-5 mis hors d’exploitation en raison de l’embargo américain portant sur les pièces détachées. Cependant nous pouvons utiliser le fuselage comme une base pour rééquiper et moderniser ces avions grâce à de nouvelles technologies dont disposent les Etats amis", a estimé le ministre, sans toutefois nommer ces pays. Le Venezuela veut utiliser des avions sans pilote pour protéger ses frontières terrestres et maritimes, a annoncé en outre Raul Baduel.

mercredi, mars 28, 2007

Total au coeur de plusieurs affaires de corruption présumée

Le groupe pétrolier français Total, actuellement aux prises avec les juges dans le procès de la catastrophe du pétrolier Erika, est au coeur de plusieurs affaires de corruption présumée dans les mains de la justice financière française.

Depuis le 12 février, Total, premier groupe français en terme de chiffre d'affaires et de capitalisation boursière, assiste sur le banc des prévenus au procès concernant le naufrage en décembre 1999 du pétrolier Erika.

Mercredi, les soucis judiciaires du géant français du pétrole ont pris une nouvelle tournure avec la convocation et le placement en garde à vue mercredi du directeur général du groupe, Christophe de Margerie, dans le cadre d'une affaire de corruption en Iran.

Dans cette affaire, une information judiciaire confiée au juge financier Philippe Courroye a été ouverte en décembre 2006 sur des soupçons de corruption en vue de l'obtention d'un contrat gazier en Iran entre 1996 et 2003.

Le contrat conclu en 1997 avec la société pétrolière nationale iranienne NIOC concernait l'exploitation - par une joint-venture réunissant Total, le russe Gazprom, et le malaisien Petronas - d'une partie du champ gazier off-shore de South Pars au large de l'Iran.

Des fonds dont la trace a été retrouvée en Suisse - au total environ 60 millions d'euros - auraient été versés de façon illicite par des dirigeants du pétrolier français à des décideurs iraniens, en vue de s'assurer l'obtention du marché.

Dans un autre dossier, connu sous le nom de "pétrole contre nourriture", M. de Margerie est déjà mis en examen par le juge Courroye depuis le 19 octobre 2006, notamment pour "complicité de corruption d'agents publics étrangers". Cette enquête a été ouverte en 2002 et vise le versement présumé de commissions illicites entre 1996 et 2002 pour favoriser Total en Irak. Plusieurs autres cadres ou ex-cadres de Total ont été mis en examen depuis 2004.

Deux branches du groupe sont mises en cause: "exploration production", chargée de découvrir des gisements d'hydrocarbure et "trading", chargée de la commercialisation du pétrole.

C'est dans ce dossier que M. Courroye a découvert que des Français étaient susceptibles d'avoir touché des commissions occultes issues de barils de pétrole irakiens.

Enfin, le parquet de Paris a ouvert début février une autre information judiciaire pour "blanchiment" à la suite d'une enquête préliminaire sur d'autres soupçons de "corruption d'agent public étranger" à l'égard de Total dans l'exploitation et la commercialisation de pétrole au Cameroun en.

Cette procédure a été initiée après une une dénonciation de Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère de l'Economie et des Finances.

A ce jour, les enquêteurs disposent uniquement de soupçons sur des mouvements de fonds suspects sur le compte d'un fonctionnaire camerounais en France.

lundi, mars 26, 2007

Bolivie : une enquête du sénat menace la validité des grands contrats gaziers

Les autorités boliviennes ont reconnu devant une commission d’enquête du sénat avoir passé des accords verbaux avec les compagnies pétrolières, en marge des contrats signés officiellement, qui pourraient être remis en cause.

L’ancien ministre bolivien des hydrocarbures, Andrés Soliz, qui a été entendu jeudi soir par les sénateurs sur les irrégularités dans les grands contrats de gaz, a recommandé de renégocier avec les compagnies pétrolières internationales.

Les "erreurs" ou irrégularités porteraient sur une taxe payable, selon les pétroliers, durant six mois et qui devrait être permanente d’après les autorités boliviennes.

Le gouvernement du président socialiste, Evo Morales, a signé en octobre 2006, 44 contrats avec 10 compagnies pétrolières internationales, dont Petrobras (Brésil), Repsol (Espagne), Total (France) après la nationalisation des gisements de gaz, le 1er mai 2006.

La Bolivie détient la deuxième réserve de gaz d’Amérique du sud après le Venezuela.

Le ministre des hydrocarbures Carlos Villegas, a affirmé que le nouveau directeur la compagnie publique bolivienne YPFB, Manuel Morales Olivera, alors conseiller du président du groupe, avait négocié verbalement avec les compagnies sans en aviser personne, y compris lui-même.

"Il ne peut y avoir de contrats sans approbation par le directoire de YPFB", a renchéri pour sa part M. Soliz, tandis que l’avocat Sergio Berrios, ex-contrôleur des hydrocarbures, estimait que les contrats "n’étaient pas valides", car il y avait eu une série d’erreurs de procédure.

En septembre 2006, alors que les négociations s’embourbaient, le ministre des hydrocarbures, M. Soliz, considéré comme trop rigide, avait été remplacé par Carlos Villegas, plus souple, pour parvenir à trouver un compromis avec les compagnies étrangères, indique-t-on dans les milieux pétroliers.

Les compagnies étrangères se sont engagées à investir plus de trois milliards de dollars entre 2007 et 2010 en exploration et production de gaz et pétrole, avait annoncé Carlos Villegas en octobre au moment de la signature des contrats.

Cuba courtise l'investissement étranger dans le secteur des hydrocarbures

Les autorités pétrolières cubaines ont organisé samedi une tournée des infrastructures pétrolières et gazières de l'île pour des géologues et des experts pétroliers étrangers, dont un conglomérat canadien, dans le but d'attirer l'intérêt international et les investissements.

Les participants à une conférence sur les sciences de la terre ont étés amenés par l'entreprise d'Etat pétrolière cubaine Petroleos sur plusieurs sites d'extractions pétrolières dans un secteur riche en pétrole dans la partie nord de l'île. Un des sites visités a été une raffinerie de gaz, construite au coût de 230 millions $, de l'entreprise cubano-canadienne ENERGAS près de Boca de Jaruco.

"La géologie ici est très similaire à celle que l'on retrouve dans l'est du Mexique ou le sud des Etats-Unis", a dit Rafael Tenreyro, un spécialiste du forage pour l'entreprise d'Etat, Cupet.

Environ 95 pour cent de la production quotidienne cubaine de 85 000 barils de pétroles et de 3,4 millions de mètres cubes de gaz naturels viennent de la région près de la côte nord.

Les autorités cubaines espèrent trouver des réserves encore plus importantes au large des côtes et des entreprises étrangères participent déjà

à l'exploration en partenariat avec le gouvernement cubain.

"Nous venons de commencer et nous ne voyons que la pointe de l'iceberg, a dit M. Tenreyro. Notre but est de continuer à explorer et de découvrir d'importants champs de pétrole."

Une étude géologique américaine a estimé que le nord de Cuba contient de 4,6 à 9,3 milliards de barils de brut et de 280 à 620 milliards de mètres cubes de gaz naturel.

Depuis 2003, des entreprises de Norvège, d'Inde, de Malaisie, d'Espagne et du Venezuela ont réservé des blocs pour l'exploration pétrolière, doté d'accords de partage de la production avec Cuba.

Les entreprises américaines ne peuvent par contre pas investir en raison de l'embargo commercial en vigueur depuis 45 ans.

dimanche, mars 11, 2007

Hydrocarbures: Les dangers du pétrole au developpement

Hydrocarbures: Les dangers du pétrole au developpement

Produire du pétrole n'est pas synonyme de développement. L'expérience de plusieurs pays africains et même européens le prouve.

Etre producteur de pétrole constitue-t-il une chance ou une malédiction pour un pays ? C'est le problématique soulevé par le professeur Fereydoun Khavand, directeur de séminaire au Centre d'études diplomatiques et stratégiques (CEDS) de Paris, lors d'une conférence sur le thème “pétrole et développement” organisée par le CEDS de Madagascar, à l'hôtel Panorama.


Durant presque une heure et demie, ce professeur des Hautes études internationales et commerciales a réussi à captiver l'attention d'une assistance composée de hautes personnalités diverses, dont le directeur général de l'Office des mines nationales et des industries stratégiques (Omnis) ainsi que de nombreux professionnels opérant dans le secteur pétrolier.

Le premier constat fait par Fereydoun Khavand est que les indices de développement humain et économique de bon nombre de pays producteurs de pétrole sont en dessous de ceux de pays non producteurs. C'est le cas surtout de l'Iran, mais aussi du Nigéria, du Soudan, de l'Algérie et la Namibie, par rapport à des pays comme le Maroc ou la Tunisie.

Les explications techniques de cette situation sont liées aux perturbations causées par la gestion du revenu de l'exportation de pétrole ou “le pétrodollar” sur l'économie. D'abord, il provoque une surévaluation de la monnaie nationale et plombe la compétitivité des produits non-pétroliers à l'exportation. Du coup, la diversification de l'économie devient impossible, ce qui marginalise une grande partie de la population, alors que les retombées de la manne pétrolière profite à une minorité.

Diversifier l’économie

L'injection du pétrodollar dans le circuit économique entraîne une augmentation de la masse monétaire, ce qui favorise l'inflation atteignant les 20% en Iran. “En Iran, l'Etat subventionne par la vente du pétrole la production des produits non pétroliers destinés à l'exportation”, affirme Fereydoun Khavand.

Côté politique, l'existence du revenu dû est un obstacle à la dictature. Les gouvernements qui n'ont plus besoin des contribuables dérapent facilement vers la dictature, car la notion de “pouvoir populaire” n'existe plus.

Face à ce constat, la diversification de l'économie, malgré le revenu du pétrole, est recommandée. Il faut également limiter l'injection de pétrodollars dans le circuit économique. L'expérience norvégienne, troisième exportateur de pétrole mondial, a été citée par le conférencier avec la création d'un fonds de stabilisation ou “fonds pétrolier”. “Une manière aussi de penser à l'après-pétrole, c'est-à-dire quand la réserve sera épuisée”, conclut Fereydoun Khavand.

L'organisation de cette rencontre s'inscrit dans un contexte très précis : que Madagascar devienne un pays producteur de pétrole d'ici quelques années. Elysé Razaka a annoncé que l'exploitation de l'huile lourde de Tsimiroro devrait débuter d'ici trois ans. Une première production appelée “projet pilote” destinée à déterminer le comportement de ce gisement de 200 milliards de barils devra démarrer dans les mois à venir.

Source: lexpress de Madagascar

vendredi, novembre 03, 2006

Révision de la loi sur les hydrocarbures en Algérie

Révision de la loi sur les hydrocarbures en Algérie
Avis d’experts britanniques
jeudi 2 novembre 2006.

Les députés de l’APN en Algérie (Assemblée populaire nationale) ont adopté, à l’unanimité, au début du mois passé, le nouveau décret amendant la loi consacrant le monopole au profit de la compagnie algérienne d’hydrocarbures, Sonatrach.



Les amendements en question auront, selon une étude effectuée par des experts britanniques, d’importante répercussions à compter du début de ce mois.

L’étude dont El Khabar a obtenu une copie, indiquent que l’Algérie cherche, à travers l’augmentation des taxes spéciales sur les bénéfices des compagnies pétrolières, à mettre à profit le boom que connaît le marché de l’or noir (le pétrole). L’amendement le plus important est celui qui a touché l’article 58 de l’ancienne loi, portant interdiction de recourir à l’arbitrage international au cas où des conflits apparaissent entre Sonatrach et ses partenaires étrangers. La compétence des tribunaux algériens en la matière est requise dans la nouvelle loi.

L’un des amendements les plus controversés est l’article 32, qui ouvre automatiquement droit à Sonatrach de participer dans des opérations de prospections, d’exploitations ainsi que la mise en applications des contrats accordés aux compagnies étrangères, avec un taux atteignant les 51%. Sonatrach détient également 51% des part dans tout contrat de partenariat lié au raffinement de pétrole (article 77).

Selon l’étude, cela pourrait renforcer la place de Sonatrach, considérée comme l’une des grandes compagnies d’hydrocarbures, en Afrique, d’autant plus qu’elle est à l’origine de 30% du Revenu Interne Brute et de 97% des exportations du pays. Les nouvelles mesures sont susceptibles d’améliorer davantage la position de Sonatrach.

Djallal Bouati — El-Khabar

mardi, octobre 17, 2006

L'Algérie garde le contrôle de ses hydrocarbures, Sonatrach reprend les 51% du marché pétrolier

in La Tribune (Algiers)
By Faouzia Ababsa


L'ordonnance amendant la loi de juillet 2005 sur les hydrocarbures, tant décriée, a été adoptée hier à l'unanimité par les élus de la Chambre basse.

Le responsable du département de l'Energie a précisé que les 19 amendements introduits sont relatifs à la recherche et l'exploitation des hydrocarbures, au transport par canalisation et à l'exclusion de Sonatrach des mesures d'arbitrage internationales en cas de litige entre Alnaft et un des contractants. D'autre part, Sonatrach est tenue, aux termes de l'article 32 de l'ordonnance, de prendre une participation de pas moins de 51% minimum dans tous les contrats de recherche, d'exploitation et de raffinage, comme il est prévu l'exclusivité pour le géant de l'énergie du transport par canalisation.

Le même texte dispose dans un nouvel article qu'il est institué une taxe sur les bénéfices exceptionnels non déductibles, appliquée sur les contrats d'association conclus conformément à la loi 86-14, lorsque le prix du pétrole brent dépasse 30 dollars. Le taux de ladite taxe, qui a un effet rétroactif à partir du 1er août 2006 et applicable sur la production revenant aux associés étrangers, est fixé à 5% au minimum et 50% au maximum. Autre nouveauté et non des moindres -c'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle le PT, qui avait rejeté la loi de juillet 2005, a donné son approbation pour les amendements-, le remplacement du conseil consultatif auprès de l'agence des hydrocarbures par le conseil de surveillance. Dont la mission est de veiller à la bonne application de la politique énergétique et d'élaborer une sorte d'audit annuel. Par ailleurs, les agences instituées par la loi de 2005 seront dotées de deux secrétaires généraux qui seront interdits d'exercice professionnel dans les entreprises du secteur, dans le but de préserver les intérêts de l'Etat.

Toujours dans le même cadre, nous avons demandé au ministre si la loi sur les hydrocarbures de juillet 2005 n'était pas anticonstitutionnelle du fait que le recours au Conseil d'Etat pour avis n'est pas mentionné dans les avenants du texte. Le ministre répondra par la négative en reprochant aux journalistes de ne s'être pas rapprochés des services de communication de son département pour avoir l'information. «Je ne peux pas élaborer une loi et la présenter sans la soumettre au Conseil d'Etat.

C'est le cheminement normal, constitutionnel de n'importe quel texte législatif.» Et Chakib Khelil de nous orienter vers le directeur de l'Alnaft, présent à ses côtés, afin d'obtenir le document de la juridiction administrative suprême. Puis le ministre, interpellé sur les scandales qui ont touché son département, a failli piquer une colère reprochant à la presse de ne s'intéresser qu'à son secteur. «Il y a plusieurs autres secteurs qui ont ce genre de problèmes», lancera-t-il aux journalistes comme pour les accuser d'acharnement contre son département et les entreprises qui le composent. Les représentants de la presse lui ont rétorqué que l'intérêt porté à l'Energie trouve son origine dans le fait que le pays entier dépendait des ressources de son secteur et que le pétrole faisait partie de la propriété de la collectivité.

Chakib Khelil ira jusqu'à remettre en cause le rapport de l'Inspection générale des finances dans l'affaire BRC qui a pris en charge la construction des deux tours composant le nouveau siège du ministère. «L'IGF n'a pas compétence pour évaluer le coût de tel ou tel édifice. Elle n'est pas experte en la matière.» Pourtant, le premier responsable de ladite entreprise, qui s'est vu retirer son passeport, est sous contrôle judiciaire. D'autre part, une trentaine de personnes qui travaillaient au ministère sont inculpées de vol de matériel informatique dans le dépôt et d'association de malfaiteurs. Quatre d'entre elles sont mises sous mandat de dépôt, tandis que les autres ont été mises sous contrôle judiciaire

vendredi, septembre 29, 2006

Algérie : Amendement de la loi sur les Hydrocarbures

Une décision politique bien loin des bases économiques jeudi 28 septembre 2006.

En Algérie, le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a défendu la vision économique qu’il a adoptée tout au long de l’élaboration de la loi sur les hydrocarbures.

Dont l’application a commencé en 2005 et que le Président Bouteflika a révisée et amendée le 9 Juillet dernier sur ordonnance présidentielle.

Il a déclaré que les amendements n’ont pas pris en considération les aspects purement économiques mais ils sont basés sur des aspects politiques.Selon les membres de la Commission d’affaires économiques, de développement, de l’industrie, du commerce et de la planification au niveau de l’Assemblée Populaire Nationale, APN, qui s’est réunie avant-hier soir au siège de l’APN pour écouter l’exposé relatif aux amendements de la loi sur les hydrocarbures, Khelil a abordé les critiques des députés du parti des Travailleurs, membres de cette commission, qui l’ont accusé de ne pas prendre en compte les intérêts du pays.

La loi de Khelil avait provoqué une tempête depuis 2001, elle a entraîné des réactions de plusieurs partis politiques, à leur tête le parti des travailleurs qui n’a pas été convaincu par les amendements et demande l’abrogation de la loi.

Le Président de la République est intervenu personnellement pour convaincre ceux qui refusent cette loi, il a indiqué dans un discours à l’occasion de l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures déclarant : « honnêtement cette loi nous est imposée », sans préciser la partie qui l’impose et comment.

Cependant tous les esprits se sont tournés vers les pressions du Fond Monétaire International, FMI, mais Bouteflika a indiqué dans le même discours que cette loi n’était pas un livre sacré et qu’elle pouvait être abandonnée s’il s’avère qu’elle n’était pas en faveur de l’Algérie et des Algériens.

Djalel Bouâti — El-Khabar
Source : El-annabi - Annaba,Algerie

vendredi, juin 30, 2006

L'énergie, symbole intouchable de la souveraineté nationale

L'énergie, symbole intouchable de la souveraineté nationale

«Pour vous les Français, le retour de la royauté est impensable. Au Mexique, c'est la privatisation de notre compagnie pétrolière Pemex qui est inconcevable. C'est un pan essentiel de notre révolution!» Enoncée avec un brin de dérision, cette explication de Luis Rubio, président du Cidac (Centre de recherche pour le développement) n'est pourtant pas exagérée. Même le très libéral Vicente Fox, qui a tenté en vain d'introduire un peu de concurrence dans le secteur de l'énergie, préfère les partenariats public-privé. De quoi surprendre de la part d'un pays très ouvert au marché, détenteur du record des traités de libre-échange (avec 43 pays, dont les Etats-Unis, l'Europe et le Japon). Un pays qui n'a pas hésité à vendre ses télécoms, à céder ses plus grandes banques à des capitaux étrangers ou, récemment, à libéraliser le transport aérien.

«Pour comprendre, il faut remonter à 1938», affirme un haut-fonctionnaire mexicain spécialiste des questions énergétiques. A l'époque, l'industrie pétrolière appartient à des compagnies américaines et britanniques. Une grande grève survient chez l'une d'elles sur des revendications salariales. Le président Lázaro Cárdenas prend le parti des salariés, via un texte de loi. Mais face au refus des Britanniques de s'y plier, il nationalise le secteur. Et crée Pemex. Les compagnies étrangères seront indemnisées, le peuple entier se cotisant pour y participer. «C'est le début d'une mythologie populaire autour de ce symbole de souveraineté. On l'apprend à l'école...», ajoute ce haut-fonctionnaire, non sans ajouter, un peu accablé: «Ni l'Iran, ni l'Arabie saoudite, ni même Cuba n'ont fermé à ce point leur secteur pétrolier.»

Une ouverture très modeste

Autre monopole intouchable, celui de la distribution d'électricité par CFE (1). Luis Tellez, qui fut ministre de l'Energie du prédécesseur de Fox, Ernesto Zedillo, en sait quelque chose pour avoir élaboré en 1999 un projet de libéralisation complète de la production et de la distribution électrique. L'objectif était de maintenir, voire accroître sur le long terme, grâce à des investisseurs extérieurs, le taux de couverture du pays (95 %), en tenant compte du boom de la demande. Mais face à la mobilisation des syndicats et des députés, le projet de loi a été retiré, sans vote. Depuis, le gouvernement Fox a tenté à plusieurs reprises de faire passer des réformes. Sans succès. L'ouverture du secteur énergétique reste très modeste, via de simples contrats multiservices qui interdisent toute participation aux bénéfices (notamment dans le gaz, où le Mexique, devenu importateur, a de grands projets de terminaux).

Aujourd'hui membre de Carlyle, Luis Tellez, ancien membre du PRI, appelle à voter pour le PAN de Calderon, qui a promis de libéraliser l'énergie. «Il faut le faire pour l'électricité et le pétrole. On a besoin d'un président qui ait le courage d'aller vite en profitant de son état de grâce, estime-t-il. Notre production pétrolière commencera à décliner en 2008. Il faut donc lancer de toute urgence des investissements énormes en exploration production.» Avant d'ajouter: «Je ne veux pas qu'on privatise Pemex, je veux qu'elle entre dans le marché.»

De fait, malgré la hausse des cours et une très bonne rentabilité avant impôts, le monopole pétrolier a du plomb dans l'aile. Sureffectifs, coûts de production élevés... «Pemex est aux mains des ingénieurs et des syndicats. S'il y a une grève, le pays s'arrête», dénonce Luis Tellez. Fox s'est certes attaqué à la corruption qui régnait au sommet en punissant un scandale de versements de fonds au PRI. Selon les connaisseurs de la maison, cependant, du nettoyage reste à faire «à tous les étages».

Enorme ponction fiscale

Mais le mal dont souffre surtout l'entreprise, c'est la ponction fiscale sans équivalent que lui impose l'Etat, lui prélevant certaines années «jusqu'à 65% de son chiffre d'affaires et 112% de son résultat avant impôts», souligne un proche du dossier (2). Le pétrole représente 40% des recettes fiscales du pays et finance la majeure partie du budget.

Résultat, Pemex est en sous-investissement chronique depuis des années. «Pemex exploite un important gisement mais n'a les moyens ni techniques ni financiers d'explorer d'autres zones», poursuit un expert. La branche pétrochimique du groupe, où le secteur privé n'est admis qu'à titre minoritaire, souffre des mêmes maux. Sixième producteur mondial de brut, «le Mexique exporte pour 24 milliards de dollars de pétrole par an mais importe pour 18 milliards de pétrochimie», remarque, désabusé, Pascal Lalouel, directeur général de Total à Mexico.

Faute d'investissement dans l'exploration, les réserves prouvées en hydrocarbures ont baissé et ne représentent plus que dix ans de production. «Pourtant, il y a beaucoup à faire en offshore profond, où Petrobras, Shell, BP ou Total ont des compétences», souligne Pascal Lalouel. «Mais nous n'investirons que si nous pouvons nous rémunérer en fonction de la production», ajoute-t-il.

mercredi, juin 28, 2006

Pétrole : Le Maroc, producteur ?

Depuis qu’on parle de la découverte du pétrole au Maroc, tout le monde s’y met, tout le monde cherche et guette mais, pour quel résultat ? A croire, comme diraient certains plaisantins, que le pétrole a des idées politiques... Sinon, comment expliquer le fait qu’il y en ait en Lybie, en Tunisie, en Algérie et en Mauritanie, mais pas au Maroc... Du coup, la moindre information sur cette rare denrée est suivie avec un intérêt sans pareil...

Cependant, indépendamment des rumeurs voire de l’« intox » qui veut que « le Maroc ait du pétrole, mais garde l’information secrète », la réponse du côté de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) est claire et sa position est sereine : les recherches à ce niveau sont rigoureuses et nécessitent beaucoup de moyens. Depuis 2000 et avec le nouveau Code minier, la visibilité est meilleure. L’on sait aujourd’hui où chercher les moyens adéquats et les sociétés sérieuses et compétentes effectuent recherches et explorations avec rigueur et ténacité ayant comme seul juge le facteur « temps »... Il faut donc attendre ou plutôt patienter car c’est d’un travail colossal qu’il s’agit.

Skidmore est une affaire aujourd’hui classée et ses mystères percés. C’était du Gaz que la compagnie avait découvert à Talsint et il fallait encore approfondir les recherches. Ceci nécessitait des moyens dont elle ne disposait pas. Ce qui a appelé une nouvelle recomposition du Capital. Aussi, le tour de table de la société a-t-il changé. Les nouveaux acquéreurs ont ainsi repris le travail là où il s’était arrêté pour entreprendre de nouveaux forages et de nouvelles analyses... Le feuilleton continue et la sagesse veut une attente passionnée mais pas impatiente de résultats...

Dans l’économie marocaine, le secteur des mines et des hydrocarbures occupe une place clé. Aussi, appelle-t- il des investissements importants permettant de valoriser le potentiel national en la matière. Car, si le secteur est prometteur, il a besoin d’un plus pour appuyer son développement. Diverses stratégies sont déjà mises en œuvre...


AU niveau du secteur des hydrocarbures, la filière « recherche » connaît un essor sans précédent. Actuellement, de nombreuses sociétés pétrolières internationales opèrent dans différentes régions du Maroc aussi bien en mer (offshore) que sur terre (onshore). Cet engouement est le fruit, à la fois, des termes assez favorables du code des hydrocarbures rénové et de la stratégie d’exploration- promotion clairement engagée aujourd’hui par l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM).

L’ONHYM, que dirige Mme Amina Benkhadra, intègre ainsi son action dans une politique énergétique marocaine qui vise essentiellement à assurer la sécurité d’approvisionnement du pays, notamment par le renforcement des infrastructures et des interconnexions énergétiques, la diversification des formes et des sources d’énergie et l’encouragement de la recherche pétrolière.

Cependant et malgré une coopération développée avec les compagnies pétrolières opérant au Maroc, le sous-sol demeure encore sous exploré sachant que l’étendue des bassins sédimentaires terrestres et maritimes est d’une superficie totale de près d’un million de km². L’offshore atlantique marocain, avec ses 350.000 km2 de bassins sédimentaires, constitue toujours, un objectif intéressant et une zone pratiquement vierge pour l’exploration. L’année 2005 s’est d’ailleurs inscrite dans cette optique en suivant la nouvelle dynamique de l’Office, basée sur une intensification de la recherche des hydrocarbures et de l’exploration minière. Ainsi, les travaux réalisés par les différents partenaires de l’Office, ont porté sur des acquisitions de données de gravimétrie et de magnétométrie, de données sismiques 2D et 3D, la poursuite des évaluations géologiques, géophysiques, géochimiques et pétrolières dans les différents permis et zones de reconnaissance avec l’intégration des nouvelles données issues des 3 forages offshore réalisés en 2004. Ces travaux sont destinés à mieux évaluer les objectifs existants, à constituer de nouveaux portfolios de prospects et à préparer de nouveaux programmes sismiques 3D et d’autres forages sur ces permis. Concernant les objectifs de l’année en cours, les efforts entrepris au niveau de l’exploration minière et pétrolière se poursuivent.

Dans le domaine de la recherche pétrolière, il est prévu la réalisation par les partenaires de l’Office de 6 forages, un forage en offshore par la compagnie malaisienne PETRONAS, deux forages par MPE dans la région de Tendrara, un forage par HEYCO à Maâmora-Moulay Bouselham, deux forages par CABRE dans le Gharb.

Pour sa part, l’ONHYM prévoit la réalisation de 2 forages dans le Gharb Pré-Rif. Ces plans entrent dans le cadre des orientations stratégiques de l’Office pour la période 2006-2009, qui visent une montée en puissance de l’exploration pétrolière et minière. En matière de recherche des hydrocarbures, de nombreuses sociétés pétrolières internationales ont manifesté leur intérêt pour plusieurs zones terrestres et maritimes. Les contacts ont abouti en sus des accords existants à la signature au cours du premier semestre 2006 de 5 accords pétroliers dont un en off-shore et d’1 contrat de reconnaissance.

L’activité de l’exploration minière porte sur la reconnaissance des secteurs et des prospects qui présentent les critères géologiques les plus favorables à la présence de minéralisations et se fait selon les trois axes suivants : - La recherche des métaux précieux (or et argent), qui occupe la part la plus importante de cette activité, couvre des objectifs situés essentiellement dans l’Anti Atlas et le Haut Atlas. Ainsi, les travaux ont permis de mettre en évidence des gîtes d’or à Tagragra d’Akka (provinces de Tiznit et de Tata) en cours de développement dans le cadre d’une convention avec MANAGEM, et à Had Imawn (province de Taroudant) dont les travaux de développement vont se poursuivre dans le cadre d’une convention, signée en mars 2006, avec la société canadienne Sanu Ressources. Dans le massif de Sirwa, la poursuite du développement du gîte d’or de Tafrent (province de Warzazate) par travaux de sondages a permis d’en augmenter les ressources. Des négociations pour la cession de ce projet sont en cours deux sociétés privées. Au niveau de la plaine de Tamlalt (province de Figuig), le lancement par l’ONHYM des travaux en 2000 a permis de circonscrire le gîte d’or de Jbel Malek dont le développement par sondages a donné des résultats intéressants ce qui a suscité l’intérêt de plusieurs compagnies privées nationales et inernationales. Un appel d’offres est en cours de lancement pour la cession de ce gîte au secteur privé. Au niveau de la bordure sud du Bas Draa (Province de Tan Tan), un indice d’or prometteur a été découvert au début de l’exercice 2005 et fait actuellement l’objet de développement par sondages. Au niveau des provinces du sud, le lancement des travaux depuis 2002 a permis de mettre en évidence des secteurs favorables aux minéralisations en métaux précieux et en métaux de base - Pour les métaux de base, l’intérêt est accordé en priorité à la recherche des gisements polymétalliques à Pb-Zn-Cu dans les massifs des Jebilet et Guemassa (autour de la ville de Marrakech) en partenariat avec Managem. Les travaux entrepris dans le cadre d’une convention entre l’ONHYM et la société finlandaise Outokumpu ont permis de découvrir le gîte polymétallique de Khwadra qui fait actuellement l’objet de travaux de développement dans le cadre d’une convention ONHYM - CMG. Dans le même sens et dans le cadre d’une convention ONHYM - CMG, les travaux de développement par travaux miniers du gîte polymétallique de Koudiat Aicha se poursuivent. Dans l’Anti-Atlas occidental (province de Taroudant), la recherche du cuivre se fait en partenariat avec la société canadienne Odyssey. - Pour les roches et minéraux industriels, les recherches menées en convention avec la société espagnole TOLSA, S.A. ont permis d’identifier et de mettre en exploitation le gisement de bentonite d’Afrah et de délimiter le gisement de Tizza (province de Nador). Dans la région d’Oulmès, le gisement de kaolin d’Aklay a été découvert et mis en promotion. La recherche des argiles céramiques entreprise avec la société italienne Caolino-Panciera dans la région d’Ezhiliga a été étendue aux secteurs des Rehamna, Ben Ahmed et d’Akrach. Sur le plan des cessions de projets miniers, les années 2004 et 2005 ont connu la signature de trois conventions pour la cession des gisements de calcite de Jbel Mahdi à la société OMYA S.A, de sables siliceux de Dar Chaoui à la société SONSIT et du gisement d’étain d’Achmmach au profit de la société australienne Kasbah Ressources.

Hamid Dadès

Mis en ligne le 25 juin 2006, http://www.lereporter.ma/