mardi, juin 26, 2007

Iran/pétrole:champ d'Azadegan plus "riche" que prévu ?

Iran/pétrole:champ d'Azadegan plus "riche" que prévu ?
Par Elisabeth Studer, le 26 juin 2007

Selon la presse iranienne, une nouvelle estimation du champ pétrolier d'Azadegan en Iran établirait que le gisement renfermerait plus de pétrole que les premières estimations réalisées.

Pour rappel, cet immense champ - sujet de maintes convoitises - situé dans le sud-ouest de la province de Khuzestan est le plus grand champ pétrolier d'Iran.

Les réserves s'établissaient jusqu'à présent à 26 billion de barils. Mais selon l'agence de presse ISNA citant Shahabodin Hejri, un responsable du champ pétrolier, les récentes études démontreraient que les réserves sont beaucoup plus importantes que ne le laissaient supposer les estimations initiales.

Hejri n' a néanmoins pas donné de détails supplémentaires sur le nouveau montant des réserves, tout de même bien providentiel alors que l'Iran est – certes officiellement – montré du doigt par les grandes puissances. Selon Reuters, les chiffres concernant la nouvelle estimation ne seront annoncées qu'après achèvement des travaux actuels.

En février 2004, la Compagnie nationale iranienne de pétrole (NIOC) avait signé avec le japonais Inpex de deux milliards de dollars en Iran pour aménager et exploiter pendant 12 ans et demi ce champ pétrolier dans le sud-ouest du pays, en faisant le plus important accord pétrolier jamais conclu par le Japon. Compte tenu de l’importance du champ, en décembre 2005, Inpex avait souhaité s’associer Total, principal « client » du pétrole iranien (suivi par Shell, Statoil, Gazprom et la Malaisienne Petronas). Selon cet accord, Inpex devrait recevoir le droit d'exploiter ces gisements, proches de la frontière iranienne avec l'Irak. Le contrat prévoyait deux ans et demi pour lancer le projet, ce dernier devenant automatiquement caduc en l'absence d'avancement à l'issue de cette période.

Mais les négociations entre le japonais Inpex et l'Iran se sont achevées en octobre 2006, le Japon ayant "échoué" à conclure un contrat pétrolier de deux milliards de dollars pour exploiter ce gigantesque champ. Le ministère du Pétrole et le japonais Inpex avaient alors envisagé plusieurs options mais les pourparlers n'ont abouti à aucune conclusion, selon la déclaration de M. Gholam Hossein Nozari, qui dirige la Compagnie iranienne du Pétrole.

Le ministre iranien du Pétrole Kazem Vaziri Hamaneh avait pourtant déclaré début août 2006 que l'Iran et le Japon finaliseraient pour le 22 août leur accord, longtemps reporté, pour le développement du champ pétrolier géant d'Azadegan. Les deux parties avaient alors convenu d'investir dans ce gisement 2 milliards de dollars, dont 75% seront apportés par Inpex et 25% par l'Iran. Le Japon importerait les deux tiers de la production.

Le gisement, situé au nord-ouest du pays, est considéré comme le plus important d’Iran. Les réserves sont estimées entre 35 et 45 milliards de barils, selon les Iraniens, mais les Japonais, restant plus prudents, tablaient sur 26 milliards de barils de réserves. En tout état de cause, elles sont les deuxièmes réserves les plus importantes au monde. Dans le cadre des accords, la production était prévue pour démarrer en 2007 par l’extraction de 50 000 barils par jour avant de passer à 150 000 barils par jour un an après et 260 000 barils par jour au maximum de la production.

Le gouvernement japonais, principal actionnaire du groupe, hésitait jusqu’à présent à donner son accord pour le démarrage des travaux en raison de l’hostilité affichée par Washington. Mais Inpex craignait de perdre ses droits sur le champ pétrolier s'il ne démarrait pas le projet bientôt, plusieurs groupes Chinois et Européens étant également sur les rangs.

La part de la compagnie japonaise dans le projet Azadegan a été abaissée désormais de 75% à 10%, et le statut d'opérateur est passé à l'Iran.

En novembre 2006, le géant pétrolier russe Lukoil avait manifesté son intérêt pour le gisement. Le groupe indien Essar a annoncé quant à lui en mars dernier être en pourparlers avec l'Iran en vue de participer à l'exploration de ce champ, mais les résultats des négociations n'ont pas encore été communiquées.

Source : http://www.upstreamonline.com

lundi, juin 11, 2007

Pluie d'hydrocarbures sur la Côte Bleue : Total mis à l'amende

Pour la première fois, le groupe pétrolier Total, à travers sa filiale raffinage Total France, a été condamné par un tribunal français pour la fuite en 2005 d'un nuage d'hydrocarbures de sa raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), retombé en pluie noire sur la commune de Sausset-les-Pins.

Le tribunal de police de Martigues a infligé à la multinationale diverses amendes pour un total de 10.250 euros, pour exploitation non conforme d'une installation classée de type Seveso, blessures involontaires n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail inférieure à trois mois et défaut de déclaration dans les meilleurs délais de l'incident.

Le 7 août 2005, dix à vingt tonnes d'hydrocarbures s'étaient échappées de la raffinerie de La Mède, au bord de l'étang de Berre, lors du redémarrage de l'installation, en raison d'une surcharge d'eau dans une colonne de distillation de brut. Plusieurs témoins ont souligné que l'incident aurait pu se transformer en catastrophe si le mistral n'avait poussé le nuage d'hydrocarbures loin de la raffinerie où flambent deux torches.

La Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement s'était montrée sévère, reprochant au groupe de "ne pas avoir mis en place un système pour rattraper le coup avant que ça dérape".

Mais Total s'est toujours défendu de la moindre défaillance, mettant l'accident sur le compte de la négligence de quatre salariés, sanctionnés par la suite. Des salariés qui, s'ils n'ont pas été appelés témoigner lors du procès en avril, n'ont pas été épargnés dans les attendus du jugement, à la satisfaction de l'avocat du groupe pétrolier, Me Aurélien Boulanger, qui avait plaidé la relaxe.

Le groupe n'a pas encore annoncé s'il comptait faire appel du jugement.

Selon Me Boulanger, le jugement qui exclut tout défaut d'équipement, "montre que la sécurité de la raffinerie n'est pas en cause. Seuls deux points sont pris en considération: l'aspect spectaculaire de la nuisance qui n'entraîne pas de risque et la question de la régularité administrative dans la déclaration d'incident".

L'un des avocat des parties civiles, Me Jean-Pierre Darmon, s'est déclaré satisfait que Total ait été reconnu coupable tout en jugeant qu'"il s'en était bien sorti". "On met la responsabilité sur le compte des salariés et on omet des aspects techniques comme le fait que les indicateurs de pression étaient défaillants".

"L'important reste la prise de conscience qu'il y a des problèmes à La Mède qui enregistre une multitude de petits incidents dont on ne parle pas. La justice est passée mais il y aura d'autres pépins", a-t-il pronostiqué.

En 1992, dans la même raffinerie, une explosion avait tué six personnes et sept cadres de Total avaient été condamnés en 2002 à de la prison avec sursis.

L'avocate de Sausset-les-Pins, Me Elisabeth Audouard, a jugé "essentiel que Total soit condamné même pour des contraventions". Selon elle, cette condamnation pour négligence est aussi par ricochet "une reconnaissance de la pollution créée".

A la vingtaine de parties civiles, Total doit immédiatement payer une provision d'une trentaine de milliers d'euros de dommages et intérêts, dans l'attente d'expertises sur les éventuelles séquelles physiques.

Total a déjà sorti son portefeuille dans les 48 heures ayant suivi la pluie noire, déboursant 1,7 million d'euros pour indemniser habitants et entreprises ou financer des expertises sur la faune et la flore.

© 2007 AFP

France : Total condamné pour une affaire de pluie d'hydrocarbures

9 juin 2007. – Alors que le procès de l'affaire Erika se termine actuellement par les plaidoiries des parties, la groupe Total vient d'être condamné par le Tribunal de police de Martigues pour une pluie d'hydrocarbures.

Le 7 août 2005, une pluie de gazole est tombée sur la cité balnéaire de Sausset-les-Pins « à la suite d'une défaillance du système de sécurité et d'une surcharge de pression d'une installation de la raffinerie »[1] de La Mède. La quantité d'hydrocarbures rejetée dans l'atmosphère serait comprise entre 10 et 20 tonnes.

Ce sont en tout 558 maisons, 815 voitures et 125 piscines qui ont été ainsi souillés par ces rejets.
Le groupe Total a été condamné à 10 000 euros d'amende, puis à verser 7 500 euros à l'État pour exploitation non conforme d'une installation de type Seveso. Elle devra indemniser les parties civiles qui ont été victimes de cette « pluie ». Le tribunal reconnaît, à la satisfaction des avocats de Total, la responsabilité des salariés mis en cause dans l'affaire.

Me Jean-Pierre Darmon, l'un des avocats des parties civiles, à déclaré dès l'annonce du jugement : « On met la responsabilité sur le compte des salariés et on omet des aspects techniques comme le fait que les indicateurs de pression étaient défaillants. L'important reste la prise de conscience qu'il y a des problèmes à La Mède qui enregistre une multitude de petits incidents dont on ne parle pas. La justice est passée, mais il y aura d'autres pépins. »

En 1992, cette même raffinerie avait déjà connu un autre incident : une explosion avait coûté la vie à 6 personnes ce qui avait provoqué la condamnation de sept cadres de la compagnie pétrolière.

Sources
« Le groupe Total condamné pour une "pluie d'hydrocarbures" ». Reuters, 8 juin 2007.
– Ouerdya Aït-Abdelmalek, « Pluie d'hydrocarbures sur la Côte Bleue: Total mis à l'amende ». yahoo.com, 8 juin 2007.