Atteinte à l’environnement dans le secteur des hydrocarbures
Les compagnies pétrolières étrangères mises à l’indexpar Safia Berkouk
Les firmes étrangères activant dans le secteur pétrolier en Algérie ne sont pas toujours respectueuses de l’environnement et des normes en la matière, notamment en ce qui concerne les mesures à prendre en cas d’abandon d’un gisement.
On affirme que des puits pétroliers exploités par les associés de Sonatrach sont abandonnés et enfouis sous terre sans aucune signalisation quant à leur emplacement. L’information a été révélée hier par des professionnels du secteur lors d’une conférence sur l’énergie et le développement durable organisée au siège de la compagnie nationale, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement.
Pour répondre à cette préoccupation, M. Aït Allak Madjid, directeur au niveau de la Sonatrach, a déclaré qu’un programme a été mis en place par la compagnie nationale des hydrocarbures en vue de la prise en charge de l’ensemble des gisements et puits abandonnés, qu’elle les aient exploités seule ou en association avec ses partenaires étrangers, et ce dans le but de réhabiliter les sites avant leur désertion.
Sonatrach dépensera dans les toutes prochaines années pas moins de 1,4 milliard de dollars pour réhabiliter l’ensemble de ses installations pétrolières et les mettre aux normes sécuritaires et environnementales requises, dans le cadre de sa politique HSE (hygiène, sécurité et environnement), selon M. Benadji, responsable au sein de la direction HSE.
Ces investissements sont impératifs pour permettre à la compagnie nationale de se conformer à la loi sur les hydrocarbures au même titre que ses associés d’ailleurs. L’ensemble des firmes activant dans le secteur pétrolier ont, d’après l’article 109 de cette loi, une période de 7 ans pour la mise en conformité des opérations, installations et équipements aux exigences des textes législatifs et réglementaires fixant les normes et standards techniques de sécurité industrielle, de prévention et de gestion des risques majeurs et de protection de l’environnement.
M. Allouani Rabah, membre de l’Agence de régulation des hydrocarbures, a indiqué que Sonatrach, qui a mis en place sa structure HSE pour répondre à ces exigences, a déjà réhabilité et mis aux normes requises un nombre important de ses installations énergétiques.
Dans une allocution, lue en son absence par son secrétaire général, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a souligné que son département a entrepris depuis plusieurs années des actions qui s’inscrivent dans le cadre du développement durable et du respect de l’environnement.
Il s’agit notamment de l’élimination du torchage à l’horizon 2008, qui placera l’Algérie parmi les rares pays au monde venus à bout de ce phénomène coûteux et polluant, de la séquestration du gaz carbonique et de sa réinjection dans le sous-sol, du traitement des eaux huileuses et de l’alimentation de 25 villages du grand Sud en énergie électrique solaire.
Il a également été cité la réalisation de centres de traitement des eaux usées dans les zones de Hassi Messaoud et de Hassi Rmel, la réalisation de la ferme éolienne de Tindouf et la construction de la future centrale hybride soleil/gaz de Hassi Rmel.
Le ministre a rappelé également dans son allocution que dans le cadre du respect de la loi en vigueur, «tous les projets de réalisation d’installations sont précédés par une étude d’impact soumise à l’approbation du ministère de l’Environnement, qui statue sur l’opportunité de la mise en œuvre du projet».
M. Allouani a, quant à lui, rappelé que l’amont pétrolier est constitué d’une centaine de gisements avec une capacité de production de 1,4 million de barils de pétrole par jour et de 600 millions de m3 de gaz. Il compte également 19 systèmes de transport par canalisations avec un potentiel d’évacuation de 120 millions de tonnes de liquide par an.
S. B.
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