L'Afrique a un énorme potentiel, affirme un responsable de la SFI
United States Department of State (Washington, DC)2 Décembre 2005
Publié sur le web le 2 Décembre 2005
By Charles W. Corey
Washington, DC
M. Assad Jabre évoque les débouchés des secteurs pétrolier et gazier d'Afrique.
- De l'avis d'un responsable de la Société financière internationale (SFI), une filiale de la Banque mondiale, les prochaines années seront très importantes pour l'Afrique lorsqu'il s'agit de la croissance économique et du développement du continent et elles pourraient signaler l'avènement d'un avenir nettement meilleur.
Dans le discours qu'il a prononcé le 30 novembre devant les participants au Forum 2005 sur le pétrole et le gaz africains, que parrainent du 29 novembre au 1er décembre à Washington le « Corporate Council on Africa » (Conseil des entreprises sur l'Afrique, CCA) et le ministère américain de l'énergie, le vice-président par intérim de la SFI, M. Assad Jabre, a déclaré à propos de l'Afrique : « Nous présageons d'importants débouchés et une excellente possibilité de progrès. Si vous additionnez les gains actuels à ceux qui ne manqueront pas d'être réalisés aux plans de la démocratie, de la transparence, de l'investissement du secteur privé, de l'atténuation de la dette, et, avec un peu de chance, dans le domaine du commerce entre autres, vous ne pouvez vous empêcher de conclure que l'Afrique a aujourd'hui un potentiel qui faisait défaut depuis longtemps. »
Et d'ajouter : « Nous pensons que l'investissement du secteur privé, en particulier dans les secteurs du gaz et du pétrole, peut être un élément capital afin de réaliser ce potentiel. »
Il a rappelé à son auditoire que l'Afrique était l'une des grandes priorités pour la Banque mondiale et en particulier pour la SFI.
Jouissant d'une renommée mondiale en matière d'expertise dans le domaine de la finance internationale, M. Jabre a déclaré qu'il avait un penchant pour l'Afrique. « Trop souvent, pour bien des questions, j'ai entendu les spécialistes de l'Afrique dire qu'il faudrait 15 ou 25 ans avent de réaliser certains objectifs sur ce continent, ou pour qu'un problème soit résolu, un défi surmonté, et peu de temps après ils se rendaient compte qu'ils avaient eu tort », a-t-il dit.
Le potentiel de l'Afrique ne réside pas seulement dans l'abondance de ses ressources. « Dans nombre de pays africains, il existe aujourd'hui la volonté politique d'instituer des changements. Beaucoup de pays africains sont en train de se doter de la capacité institutionnelle permettant le changement, et beaucoup de pays africains mettent lentement en place l'infrastructure nécessaire à la croissance et au changement », a expliqué M. Jabre, soulignant que la SFI et lui-même étaient optimistes à propos du continent.
Il y a dix ans, a-t-il fait valoir, les spécialistes s'accordaient à dire que la connectivité serait impossible en Afrique, que les besoins étaient trop importants, que les institutions manquaient, que les marchés ne fonctionnaient pas. Mais, aujourd'hui, il y est possible d'avoir un téléphone portable et celui-ci marche très bien. L'industrie du « sans fil » a remporté un énorme succès en Afrique et a réussi à relier des millions d'abonnés en très peu de temps.
Pour ce qui est des questions de transparence et de prise de responsabilités dans les secteurs gazier et pétrolier en Afrique, les spécialistes, s'est souvenu M. Jabre, se lamentaient à propos d'une corruption généralisée qu'il serait à leur avis impossible d'éradiquer. « Il n'empêche qu'aujourd'hui, plus d'une douzaine de pays africains ont avalisé l'Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) ou l'ont adoptée », a-t-il rappelé.
Cette initiative qui jouit des soutiens du ministère britannique du développement international, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, appuie une amélioration de la gouvernance dans les pays riches en ressources par le biais de la publication complète et de la vérification des paiements faits par les sociétés et celle des revenus gouvernementaux provenant du pétrole, du gaz et de l'extraction minière.
De l'avis de M. Jabre, les industries du pétrole et du gaz ont le potentiel d'être le moteur du changement aux quatre coins de l'Afrique. « Le défi, c'est de trouver les moyens de donner l'élan qui devra se maintenir de sa propre vigueur, où les investissements dans les secteurs gazier et pétrolier conduiront à une croissance macroéconomique, laquelle à son tour préparera la voie à une augmentation de l'ensemble des investissements d'infrastructure. »
De « gros progrès » ont été réalisés au cours des dernières années. « Les gouvernements ont pris conscience des questions ayant trait à la gestion des revenus. Nous avons constaté davantage de retenue que par le passé en ce qui concerne les dépenses gouvernementales en temps de prospérité économique », a-t-il dit, ajoutant que le Nigeria avait récemment commencé à rembourser sa dette après avoir enregistré une augmentation de ses revenus du pétrole et du gaz.
Il reste encore beaucoup à faire en Afrique pour améliorer les normes relatives à la transparence et à la responsabilité en ce qui concerne les revenus du pétrole et du gaz. « Il ne suffit pas de publier les flux de revenus bruts au niveau national. Les gouvernements africains, à tous les niveaux - national, régional et local - doivent avoir mis en place les compétences et les sauvegardes institutionnelles leur permettant de dépenser prudemment et efficacement leurs ressources à long terme », a expliqué M. Fabre.
Répondre aux attentes des populations africaines est un autre défi. « Même si un pays est sur la bonne voie et qu'il fait de véritables progrès, si la population a l'impression que les besoins sociaux ou d'infrastructure ne sont pas satisfaits, la situation peut être extrêmement destructrice », a-t-il précisé.
« Un projet durable dans le secteur pétrolier ou gazier, quelle que soit sa taille, n'est pas simplement un projet économique, c'est aussi un projet politique. Il nécessite l'appui de l'ensemble de la collectivité », a fait remarquer M. Jabre aux participants au forum.
Etabli en 1993, le CCA, qui a son siège à Washington, a pour mission de renforcer et de faciliter les liens commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique.
Composé de quelque 150 sociétés américaines implantées en Afrique, le CCA travaille en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations multilatérales et les entreprises pour améliorer le climat de l'Afrique en matière de commerce et d'investissements et pour mieux faire prendre conscience des possibilités qu'offre l'Afrique au monde des affaires américain.
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