Venezuela : le bras de fer permanent
Venezuela : le bras de fer permanentLe Figaro, 02 juin 2006, (Rubrique International)
Hugo Chavez veut financer sa politique sociale.
LES NÉGOCIATEURS en ont des sueurs froides. Après avoir revu à la hausse la fiscalité des hydrocarbures et imposé les changements de statut dans l'exploitation de petits champs pétroliers, Hugo Chavez s'attaque à l'eldorado de l'or noir vénézuélien : la ceinture de l'Orénoque. La rive nord du fleuve Orénoque abrite le plus grand réservoir mondial de pétrole extra-lourd : 1 200 milliards de barils, dont au moins 240 milliards de barils sont jugés récupérables. En prenant en compte ce pétrole visqueux, à la consistance bitumineuse, le Venezuela dépasse de loin l'Arabie saoudite en terme de réserves.
L'exploitation, qui exige d'importants investissements technologiques, a été lancée il y a une dizaine d'années. Elle est pilotée par quatre associations stratégiques, dont Sincor, contrôlée par le français Total (en association avec la compagnie nationale vénézuélienne PDVSA et la norvégienne Statoil). Plus pour longtemps, laissent entendre les députés vénézuéliens.
Un premier texte, adopté par une commission spéciale de l'Assemblée nationale il y a deux semaines, demande que des «mesures politiques, administratives et pénales» soient prises à l'encontre des fonctionnaires qui ont mis en place ces associations stratégiques dans les années 90. Dans la foulée, un porte-parole de PDVSA a fait savoir que l'entreprise comptait contrôler à hauteur de 60% toutes les opérations de l'Orénoque et destiner l'essentiel des bénéfices à la politique sociale du gouvernement.
Hugo Chavez veut financer sa politique sociale.
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