Chili : la dépendance absolue
Chili : la dépendance absolueLe Figaro, 02 juin 2006, (Rubrique International)
Craignant les ruptures de livraison de ses voisins, Santiago se tourne vers l'Afrique et l'Asie.
LES FONCTIONNAIRES chiliens en tremblent encore de rage. En avril 2004, à la veille de l'hiver austral, le président argentin Nestor Kirchner décide unilatéralement de réduire de 3,3 millions de mètres cubes par jour ses livraisons de gaz au Chili, au nom de la préférence nationale, violant le contrat qui lie les deux pays depuis 1995. Le Chili ne peut plus se voiler la face : le pays économiquement le plus dynamique du continent n'a aucune ressource énergétique, et des voisins trop versatiles. Buenos Aires, toujours à la merci d'une pénurie d'électricité, pourrait de nouveau couper les robinets.
La Paz et Lima, bien nantis en gaz, répugnent à traiter avec le pays qui les a humiliés lors de la bataille du Pacifique, il y a plus d'un siècle. Santiago est prête à payer le prix de l'autonomie énergétique. La présidente Michelle Bachelet vient de poser la première pierre d'une usine de re-gazification de gaz liquéfié (GNL) à Quintero, près du port de Valparaiso. Le projet, construit avec la participation de la britannique British Gaz, devrait coûter 400 millions de dollars et couvrir 45% des besoins. En optant pour le GNL, le Chili peut désormais faire acheminer son gaz par bateau, d'Indonésie ou d'Afrique.
Craignant les ruptures de livraison de ses voisins, Santiago se tourne vers l'Afrique et l'Asie.
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