Hydrocarbures: Les dangers du pétrole au developpement
Hydrocarbures: Les dangers du pétrole au developpement
Produire du pétrole n'est pas synonyme de développement. L'expérience de plusieurs pays africains et même européens le prouve.
Etre producteur de pétrole constitue-t-il une chance ou une malédiction pour un pays ? C'est le problématique soulevé par le professeur Fereydoun Khavand, directeur de séminaire au Centre d'études diplomatiques et stratégiques (CEDS) de Paris, lors d'une conférence sur le thème “pétrole et développement” organisée par le CEDS de Madagascar, à l'hôtel Panorama.
Durant presque une heure et demie, ce professeur des Hautes études internationales et commerciales a réussi à captiver l'attention d'une assistance composée de hautes personnalités diverses, dont le directeur général de l'Office des mines nationales et des industries stratégiques (Omnis) ainsi que de nombreux professionnels opérant dans le secteur pétrolier.
Le premier constat fait par Fereydoun Khavand est que les indices de développement humain et économique de bon nombre de pays producteurs de pétrole sont en dessous de ceux de pays non producteurs. C'est le cas surtout de l'Iran, mais aussi du Nigéria, du Soudan, de l'Algérie et la Namibie, par rapport à des pays comme le Maroc ou la Tunisie.
Les explications techniques de cette situation sont liées aux perturbations causées par la gestion du revenu de l'exportation de pétrole ou “le pétrodollar” sur l'économie. D'abord, il provoque une surévaluation de la monnaie nationale et plombe la compétitivité des produits non-pétroliers à l'exportation. Du coup, la diversification de l'économie devient impossible, ce qui marginalise une grande partie de la population, alors que les retombées de la manne pétrolière profite à une minorité.
Diversifier l’économie
L'injection du pétrodollar dans le circuit économique entraîne une augmentation de la masse monétaire, ce qui favorise l'inflation atteignant les 20% en Iran. “En Iran, l'Etat subventionne par la vente du pétrole la production des produits non pétroliers destinés à l'exportation”, affirme Fereydoun Khavand.
Côté politique, l'existence du revenu dû est un obstacle à la dictature. Les gouvernements qui n'ont plus besoin des contribuables dérapent facilement vers la dictature, car la notion de “pouvoir populaire” n'existe plus.
Face à ce constat, la diversification de l'économie, malgré le revenu du pétrole, est recommandée. Il faut également limiter l'injection de pétrodollars dans le circuit économique. L'expérience norvégienne, troisième exportateur de pétrole mondial, a été citée par le conférencier avec la création d'un fonds de stabilisation ou “fonds pétrolier”. “Une manière aussi de penser à l'après-pétrole, c'est-à-dire quand la réserve sera épuisée”, conclut Fereydoun Khavand.
L'organisation de cette rencontre s'inscrit dans un contexte très précis : que Madagascar devienne un pays producteur de pétrole d'ici quelques années. Elysé Razaka a annoncé que l'exploitation de l'huile lourde de Tsimiroro devrait débuter d'ici trois ans. Une première production appelée “projet pilote” destinée à déterminer le comportement de ce gisement de 200 milliards de barils devra démarrer dans les mois à venir.
Source: lexpress de Madagascar
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