lundi, mars 26, 2007

Bolivie : une enquête du sénat menace la validité des grands contrats gaziers

Les autorités boliviennes ont reconnu devant une commission d’enquête du sénat avoir passé des accords verbaux avec les compagnies pétrolières, en marge des contrats signés officiellement, qui pourraient être remis en cause.

L’ancien ministre bolivien des hydrocarbures, Andrés Soliz, qui a été entendu jeudi soir par les sénateurs sur les irrégularités dans les grands contrats de gaz, a recommandé de renégocier avec les compagnies pétrolières internationales.

Les "erreurs" ou irrégularités porteraient sur une taxe payable, selon les pétroliers, durant six mois et qui devrait être permanente d’après les autorités boliviennes.

Le gouvernement du président socialiste, Evo Morales, a signé en octobre 2006, 44 contrats avec 10 compagnies pétrolières internationales, dont Petrobras (Brésil), Repsol (Espagne), Total (France) après la nationalisation des gisements de gaz, le 1er mai 2006.

La Bolivie détient la deuxième réserve de gaz d’Amérique du sud après le Venezuela.

Le ministre des hydrocarbures Carlos Villegas, a affirmé que le nouveau directeur la compagnie publique bolivienne YPFB, Manuel Morales Olivera, alors conseiller du président du groupe, avait négocié verbalement avec les compagnies sans en aviser personne, y compris lui-même.

"Il ne peut y avoir de contrats sans approbation par le directoire de YPFB", a renchéri pour sa part M. Soliz, tandis que l’avocat Sergio Berrios, ex-contrôleur des hydrocarbures, estimait que les contrats "n’étaient pas valides", car il y avait eu une série d’erreurs de procédure.

En septembre 2006, alors que les négociations s’embourbaient, le ministre des hydrocarbures, M. Soliz, considéré comme trop rigide, avait été remplacé par Carlos Villegas, plus souple, pour parvenir à trouver un compromis avec les compagnies étrangères, indique-t-on dans les milieux pétroliers.

Les compagnies étrangères se sont engagées à investir plus de trois milliards de dollars entre 2007 et 2010 en exploration et production de gaz et pétrole, avait annoncé Carlos Villegas en octobre au moment de la signature des contrats.