Le marché pétrolier : une véritable Bourse
Le marché du pétrole fonctionne, en effet, comme une véritable Bourse. Paradoxalement, alors que le prix du pétrole a largement augmenté ces dernières semaines, l'offre excède la demande : près de 80 millions de barils par jour sont proposés à la vente, tandis que 75, 5 millions sont achetés. Pour expliquer ce déséquilibre, il faut se référer aux règles du marché. Un marché dont Robert Marbo, directeur de l'Oxford Institute for Energy Studies, explique qu'il fonctionne par "anticipation" sans réellement se préoccuper des stocks. Jusqu'à présent, l'OPEP maîtrisait l'ajustement de l'offre grâce aux réserves saoudiennes. Mais sa part dans la production d'hydrocarbures a considérablement baissé, pour atteindre 35 % de la production mondiale. Dès lors, ce sont surtout les marchés, à New York et à Londres, qui fixent les cours du brut. Et les déboires de la Bourse ont provoqué un repli sur les matières premières. "Les volumes échangés cette année sur les marchés pétroliers à terme sont cinq fois plus importants que les volumes réels", précise ainsi Moncef Kaabi, expert en marchés pétroliers à la Caisse des dépôts et consignations. Les prix s'en ressentent. En septembre 2002, on a assisté à une première flambée des prix lorsque le marché a parié sur une guerre en Irak et sur un tassement de la production. L'exemple de la grève vénézuélienne est tout aussi frappant. Elle pèse fortement sur les prix alors que le pays ne fournit que 4,5 % de la production mondiale, car il y a un effet d'anticipation de pénurie auprès des consommateurs américains. Cette volatilité du marché laisse craindre des mouvements rapides dans les semaines à venir, tant la question du pétrole est au centre de l'actualité.
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